CHELAH LEKHA

Un Résumé de la Sidra « Chelah Lekha »

Par Michel Bensoussan

Le peuple s'est finalement mis en route vers l'objectif principal de la sortie d'Égypte : l'entrée en terre d'Israël. Mais après une année passée au pied du Sinaï, encore empreint de spiritualité, protégé, nourri et pris en charge miraculeusement, le peuple hésite à affronter l'entrée en terre d'Israël. Cela exige de se confronter à la dure réalité d'être un peuple majeur et responsable, qui doit se battre et justifier à tout instant le mérite d'être sur sa terre. Moshé lui-même est conscient de ces difficultés. En accord avec Dieu,  il envoie douze explorateurs pour préparer la conquête. De retour, dix  décrivent des difficultés trop importantes. Seuls deux explorateurs, Josué et Kalev, tentent de remonter le moral du peuple en vue d'une montée imminente en Israël. Le peuple est démoralisé et refuse de poursuivre sa route. Dieu punit alors le peuple pour son manque de foi. Toute cette génération errera 39 années de plus dans le désert. Seuls leurs enfants pourront entrer en Israël. S'en suivent des recommandations d'ordre divers, dont deux nouvelles lois : la Hala et les Tsitsit, qui  semblent vouloir prévenir de telles fautes dans l'avenir.

Première montée : Dieu autorise Moshé à envoyer douze représentants, un par tribu, qui exploreront la terre de Canaan en vue de sa conquête imminente. Moshé leur donne des instructions très précises. Il bénit particulièrement Josué et change même son nom (de deux lettres du nom divin il en possédera désormais trois !). Ils devront aussi ramener des fruits du pays.

Deuxième montée : Les douze explorateurs parcourent la terre de Canaan quarante jours durant et ramènent une énorme grappe de raisin qu'ils portent à deux (devenue l'emblème du tourisme israélien). Ils commencent par rendre compte au peuple des grandes qualités de la terre d'Israël. Mais les inconvénients qu'ils décrivent (les peuplades qui y résident sont trop fortes et hostiles, la terre exige beaucoup de ses habitants…) sont plus nombreux. Leur conclusion est sans appel : nous ne pouvons pas monter en Israël. Kalev, puis Josué, au contraire font taire les défaitistes. « Nous monterons et nous arriverons » ! Le peuple est démoralisé et veut même retourner en Égypte.

Troisième montée : À deux contre dix, Kalev et Josué déploient leurs arguments : « Dieu est avec nous. L'entrée en  terre d'Israël est le projet divin depuis toujours. Notre foi dissipera toutes les difficultés… ». Mais le peuple tente de les lapider ! Dieu constate que tous Ses efforts pour faire mûrir un peuple d'esclaves en adultes responsables prêts à combattre en Son nom, ont été vains ! Il décide d'exterminer tout ce peuple et de recommencer l'expérience avec un autre peuple ! Moshé le convainc de différer sa décision.

Quatrième montée : Dieu donne son verdict : toute cette génération mourra dans le désert. Trente-neuf ans plus tard, leurs enfants constitueront ce nouveau peuple prêt à entrer en Israël. « Une année par jour » : de même que les explorateurs ont passé quarante jours en terre de Canaan, de même le peuple errera et périra dans le désert pendant quarante années ! Une partie du peuple commence alors à comprendre son erreur. Ils décident de monter tout de suite. Mais c'est trop tard ! Moshé le leur interdit. Ils montent tout de même et seront exterminés par les Cananéens. La Torah passe à un autre sujet : une série de Mitsvot sont décrites. La première traite de détails concernant les sacrifices.

Cinquième montée : Chaque sacrifice animal devra être accompagné d'une offrande végétale et de libations de vin.

Sixième montée : La seconde Mitsva (décrite, elle, pour la première fois dans le texte) concerne la Hala. Chaque fois que l'on fera du pain, une partie sera offerte au Cohen. (Dans l'incapacité de l'offrir au Cohen, nous brûlons aujourd'hui symboliquement une partie de la pâte). La troisième Mitsva concerne le cas où toute la communauté faute par inadvertance : le sacrifice expiatoire est décrit.

Septième montée : Si la faute a été commise par une  seule  personne, le sacrifice est un peu différent (toute faute collective est constituée d'erreurs individuelles !). Puis la Torah raconte qu'un homme transgressa volontairement le shabbat en coupant du bois devant témoins. Il fut lapidé sur ordre divin. La Sidra se termine par la Mitsva des Tsitsit : tout vêtement ayant quatre coins doit avoir des franges à la fois blanches (symbolisant le matériel, la terre) et bleu-ciel (le spirituel). Le devoir d'allier le spirituel au matériel, la Torah et la terre d'Israël, semble donc être le fil conducteur de toute la Sidra.