TAZRIA

SIDRA Tazria – SHABBAT HAHODESH

Par Michel Bensoussan

Un résumé

Notre Sidra relate tout d'abord les règles de pureté concernant les accouchements. La circoncision du garçon, le huitième jour, est décrite ici comme un élément du processus de purification de la mère qui l'a enfanté (tazria). Tout le reste de la sidra traite des lois de la Tsaraat – qui atteint la peau, les vêtements ou même les murs de la maison. C'est le Cohen qui a le pouvoir de faire le bon diagnostic et d'entamer le processus de purification. Cette atteinte de la peau n'est pas une punition. Dieu l'envoie aux personnes assez pieuses et assez sensibles pour leur indiquer qu'un problème intérieur les mine. Ils doivent en prendre conscience au plus vite et le résoudre. Le diagnostic fait par un tiers (le Cohen), l'isolement en dehors du campement et le processus de purification, sont autant d'aides pour résoudre ce mal intérieur, souvent inconscient, dévoilé à l'extérieur, sur la peau.

Ce shabbat, on sort un second Sefer Torah pour y lire le passage de « ha hodesh » – les lois données à Moshé, en Égypte, pour préparer le peuple à la sortie. Juste avant Rosh Hodesh Nissan (cette année, Mardi 1er Avril), on rappelle les lois qui définissent le Rosh Hodesh – le premier du mois – et Nissan, premier mois de l'année hébraïque. Les lois de Pessah sont aussi rappelées, deux semaines avant la fête.

Réflexion à propos du titre

Pourquoi appeler la Sidra, presque entièrement consacrée à la purification du « Metsoraa » (lépreux), du nom de « Tazria » ? Les sept jours d' « impureté » de la femme qui a accouché ne sont pas le signe d'une punition ou d'une quelconque dégradation. Au contraire, comme les sept jours qui précédaient l'inauguration du Michkan, c'est une préparation au huitième jour, celui de la Brit Mila. Il faut parfois un temps de « repositionnement » entre les époux, après la naissance d'un enfant. La symbiose biologique mère-enfant doit prendre fin et le couple doit se retrouver et repenser la place de chacun dans la nouvelle famille agrandie. Comprendre cela, c'est comprendre que la Torah parle d' « impureté » (dans tous les cas), pour donner l'occasion de réparer, de prendre du recul, pour donner plus de sens. On ne peut entrer dans « le monde du huit » sans ce travail intime qui prend du temps, le temps du sept !

UN RÉSUMÉ DE LA SIDRA : Tazria – Metsoraa

PAR MICHEL BENSOUSSAN

Cette semaine, nous lisons deux Sdarot. Elles traitent des différents cas d'impureté: celle de la Tsaraat (de la peau, des vêtements et des maisons), celles du Zav et celle de la Nida.

Première montée : Lorsqu’elle accouche d'un enfant mâle, la femme est impure sept jours. Le huitième jour aura lieu la circoncision. Si c'est une fille, elle sera impure quatorze jours. Il s'en suivra une période de 33 ou de 66 jours de pureté. À l’issue de cette période, elle devra offrir des sacrifices au Temple.

En cas de Tsaraat (atteinte dermatologique), c'est le Cohen qui fera le diagnostic et qui écartera la personne durant sept jours. Un second diagnostic sera alors nécessaire pour décider d'un retour à l'état de pureté.

Deuxième montée : La description détaillée des différents cas de Tsaraat se poursuit. Ce sont la taille, la couleur, la profondeur, et la présence de poils qui détermineront si l'évolution de la plaie permet le retour à l'état de pureté.

Troisième montée : L'emplacement de l'atteinte dermatologique (comme par exemple, ici, les différentes parties de la tête ou de la calvitie) est aussi un critère que le Cohen devra prendre en compte. La Tsaraat peut également atteindre le vêtement de la personne !

Quatrième montée : Pour le vêtement, c'est aussi l'évolution de la "plaie" qui déterminera si le vêtement sera purifié ou brûlé !

Dans tous les cas, après les périodes d'isolement, de la guérison et de la pureté, la personne atteinte devra subir l'aspersion de sang d'un oiseau sacrifié par le Cohen, puis se raser, se laver, et enfin apporter des sacrifices au Temple.

Cinquième montée : Dans le cas où elle n'en aurait pas les moyens, la personne concernée se contentera d'apporter au Temple des sacrifices moins coûteux.

Sixième montée : La Tsaraat pourra même atteindre, en terre d'Israël, les pierres d'une maison ! Là encore, le Cohen décidera, en fonction de l'évolution des "plaies", si la maison sera purifiée ou si elle devra être détruite ! Un tout autre cas d'impureté concerne les écoulements séminaux purulents. L'homme est déclaré "Zav". Il est impur pendant sept jours et rend impur par contact. Le huitième jour, il apportera au Temple des sacrifices appropriés.

Septième montée : En cas d'écoulement séminal normal, tout homme est aussi déclaré impur. Mais cette fois pour une durée d'une journée seulement. Il devra se tremper au Mikvé, ainsi que la femme avec qui il a eu des rapports. Les menstruations de la femme sont elles aussi sanctionnées par une impureté (Nida), durant la durée des saignements (plus tard, les rabbins ajouteront sept jours supplémentaires d'impureté).