BO AKADEM

Sidra Bo

Pour Akadem

Par Michel Bensoussan

la préparation a la loi orale

1/ Résumé de la Sidra

Notre Sidra  ,Bo,  est primordiale puisqu'elle raconte la sortie d'Egypte.

Elle débute par les trois dernières plaies d'Egypte. Les sauterelles, l'obscurité et les nouveaux nés. Ensuite, Dieu dicte a Moise les premières lois de la Thorah. Jusque la, la Thorah racontait  des histoires. A partir de notre Sidra l'aspect narratif de la Thorah, se conjugue avec des mitsvoth, des commandements concrets. D'ailleurs, si la Thorah  n'avait été qu' un livre de commandements, elle aurait pu débuter par notre Sidra et pas par Berechit la création du monde (doc 1)

Nous nous trouvons a 15 jours de la sortie d'Egypte.' il faut expliquer ce qui doit se passer, le premier du mois' puis le 10 du mois, puis le soir du 15. les préparatifs de la sortie et du sacrifice pascale qui aura lieu le soir même de la sortie' le 15 de ce mois de Nissan

.ce sont donc les lois du "pessah mitsraym"'le pessah d'Egypte, le premier pessah vécu en Egypte.

Puis, dieu explique  a moise les lois du " pessah dorot'  c'est a dire les lois de la fête de pessah qui sera fêtée par les générations a venir, tout au long de l'histoire, le pessah que l'on fête encore aujourd'hui.

Ensuite, la sortie  d'Egypte, est décrite en détails, dramatique, précipité, et grandiose.

En fin, la Sidra se termine par deux petits textes qui relient la sortie d'Egypte, les lois concernant les premiers nés et la mitsvah des phylactères, les tefillins.

 ces deux textes, sont d'ailleurs inscrits, a l'intérieur des tefillins, aux cotes des deux textes du  Chema Israël

voila. le sujet de notre Sidra est donc bien  la sortie d'Egypte.

 pourtant, je voudrais vous proposer l'idée suivante: au delà de la sortie d'Egypte, dieu voudrais préparer le peuple  a la  loi orale.

 classiquement, la loi orale , c'est l'explication, le commentaire perpétuel de la loi écrite.

or, la loi écrite, ne sera transmise,  au mont Sinaï, que dans  50 jours , bien après la sortie d'Egypte.

en principe, il n'est donc pas question de loi orale, tant qu'il n' y a pas de loi écrite.

 cependant, pour être capable d'être le véhicule de la loi orale, il faut être. un homme créatif, un homme  responsable ,bref un homme libre

 .recevoir la loi écrite lorsque l'on est  intérieurement aliénés, soumis a des dogmes et content de l'être, entièrement passifs face a la loi imposée, serait très dangereux.

 il faut donc, avant même de recevoir une loi, être a même de le faire en tant qu'hommes libres. pour ne pas transformer la loi écrite en une sorte d' idolâtrie!!

D'ailleurs, les dix commandements reçus au mont Sinaï, pierres angulaires de la loi écrite, rappellent, des le début, la sortie d'Egypte et l'interdiction d'idolâtrie.

Avant de recevoir la loi écrite il faut être capable d'être le vecteur de la loi orale

hé bien, en parallèle a la sortie, physique, d'Egypte, c'est une préparation a recevoir la loi orale qui se dessine en filigrane dans le texte.

 je voudrais essayer de vous le montrer par des exemples concrets

  1. la sanctification du temps

commençons par le plus connu :

La première mitsvah de la Thorah' donnée au peuple d'Israël' se trouve donc dans notre sidra. elle concerne l'établissement du calendrier juif. il est basé sur les cycles lunaire mais il doit tenir compte aussi des saisons pour que la fête de pessah tombe toujours au printemps.il tient compte, donc, aussi , du cycle de révolution autour du soleil. c'est la première originalité de ce calendrier:   il est a la fois basé sur la lune(comme dans l'islam) mais aussi sur le soleil

 ( comme dans le monde chrétien). mais je voudrais relever une autre originalité de ce commandement, c'est a mon sens'  une véritable  révolution qui s' opère dans le rapport entre dieu et les hommes:. jusque la, le créateur, tout puissant , dirige le monde et en fixe les règles. hé bien, a partir de la, il délègue aux hommes la possibilité de fixer et de sanctifier le temps .c'est un grand tribunal.qui, en fonction  de critères très divers, déterminera le nombre de mois:12 ou 13 chaque année et le nombre de jours de chaque mois 29 ou 30.

 ainsi, les fêtes juives,  qui sont  une sorte de  rendez vous entre l'homme et dieu, seront fixées en association ,entre dieu' qui donne la date et l'homme' qui détermine quand cela aura effectivement lieu.

Cette première mitsvah, donne donc le ton: Dieu ne cherche pas a étendre son pouvoir sur les hommes. Au contraire, par les mitsvoth, c'est une sorte de collaboration, une prise de responsabilité de la part des hommes, dans le fonctionnement du monde qui est exigée

3 la matsa

le second point que je voudrais étudier est la mitsvah, le commandement' de manger, a pessah, de la Matsah, c'est a dire du pain azyme, non levé.

lisons le texte:(doc 2)

שמות פרק יב

(ח) וְאָכְלוּ אֶת הַבָּשָׂר בַּלַּיְלָה הַזֶּה צְלִי אֵשׁ וּמַצּוֹת עַל מְרֹרִים יֹאכְלֻהוּ:

au chapitre 12 verset 8: vous mangerez l'agneau pascal, ce soir la de la sortie d'Egypte, grillé, avec des matsot et des herbes amères.

dieu ordonne donc que l'agneau soit mangé avec des matsot, du pain azyme,

.

quelques versets plus loin il est ecrit:(doc 3)

שמות פרק יב

(טו) שִׁבְעַת יָמִים מַצּוֹת תֹּאכֵלוּ אַךְ בַּיּוֹם הָרִאשׁוֹן תַּשְׁבִּיתוּ שְּׂאֹר מִבָּתֵּיכֶם כִּי כָּל אֹכֵל חָמֵץ וְנִכְרְתָה הַנֶּפֶשׁ הַהִוא מִיִּשְׂרָאֵל מִיּוֹם הָרִאשֹׁן עַד יוֹם הַשְּׁבִעִי:

ici donc' au chap 12 verset 15' dieu ordonne  aux juifs des générations a venir, qui fêteront pessah:

pendant sept jours vous mangerez des matsot. des le premier jour il n' y aura plus de levain dans vos maison car quiconque mangera du pain levee sera retranchee du peuple

ensuite, moise transmet les ordres aux enfants d'israel. et tout se passe comme prévu. ils font le sacrifice de l'agneau, et le mange.   tout comme il faut.

mais est- ce qu'ils  ont alors mangé des matsot? ,

 le texte dit (doc 4)

שמות פרק יב

(לט) וַיֹּאפוּ אֶת הַבָּצֵק אֲשֶׁר הוֹצִיאוּ מִמִּצְרַיִם עֻגֹת מַצּוֹת כִּי לֹא חָמֵץ כִּי גֹרְשׁוּ מִמִּצְרַיִם וְלֹא יָכְלוּ לְהִתְמַהְמֵהַּ וְגַם צֵדָה לֹא עָשׂוּ לָהֶם:

au chapitre 12verset 39' après la sortie, il écrit qu'ils ont fait cuire la patte a pain qu'ils ont sorti d'Egypte sous forme de matsot, et pas sous forme de pain, parce qu'ils furent renvoyées d'Egypte et ne pouvaient pas s'attarder . le patte n'a donc pas eu le temps de lever.

c'est cela qui m'intéresse: pourquoi le texte nous raconte cela? ils avaient, on l'a lu tout a l'heure, l'obligation formelle de manger des matsot'. pourquoi nous dire qu'ils ont mangé des matsot par manque de temps?? pourquoi ne pas dire que c'est parce que dieu le leur avait demandé? est-ce pour les blâmer, parce qu'ils n'avaient pas l'intention d'en manger. voulaient -ils manger du pain comme d'habitude mais ca leur est sorti des matsot!?

ce qui est encore plus étonnant, c'est ce que nous disons nous même, le soir de pessah dans la hagadah: (doc 5)

מצה זו שאנו אוכלים על שום מה? על שום שלא הספיק בצקם של אבותנו להחמיץ!

pourquoi mangeons nous de la matsa? parce que la patte a pain de nos ancêtres n'a pas eu le temps de lever.

mais nous aussi avons l'obligation de manger de la matsa' on l'a vu aussi.

nous devrions dire:   " nous mangeons de la matsa parce que dieu nous a ordonner d'en manger ce soir"!!

non, nos sages, rédacteurs de la haggadah, ont choisi la raison que l'on trouvait déjà incongrue toute a l'heure, a savoir, le manque de temps et pas l'ordre de dieu.

Essayions de comprendre ce qui ce passe: dieu ordonne. Les juifs agissent, certes dans le même sens, mais pour des raisons' je dirais " conjoncturelles" . He bien la référence, la raison donnée a  l'action n'est pas l'ordre de dieu mais les circonstances de sa réalisation! Même si, a priori, ils n'avaient pas l'intention d'appliquer l'ordre, il sont arrivés a l'appliquer et c'est cela qui compte!!

 une loi  va d'ailleurs dans ce sens (doc 6)

אכל מצה בלא כונה כגון שאנסוהו גוים או לסטים לאכול, יצא ידי חובתו,

( רמב"ם הלכות חמץ ומצה פרק ו הלכה ג )

: si un juif mange de la matsa, le soir de pessah  mais  sans le faire exprès, sans en avoir l'intention, he bien, il a quand même accompli la mitsvah!

 en  hébreu , pour dire qu'il a accompli son devoir,' on dit qu'il "est sorti". sorti de l'obligation d'en manger. le jeu de mot est percutent il est sorti, d'Egypte, c'est l'essentiel. peut importe ses motivations!

Tout ce passe comme si la mitsvah retrouve son véritable sens. lorsque les hommes eux même découvrent le projet et l'intention divine  et les réalisent "naturellement" .

 alors, nos sages, les auteurs de la haggadah, préfèrent que nous citions la raison du manque de temps, la raison humaine,  plutôt que l'ordre, dépassé par l'histoire humaine .

 Cela expliquerai pourquoi le zohar, traduit le terme de mitsvah, par "conseil".

 Comme si Dieu avait dit :"' Ecoutez, pour saisir le sens profond de la sortie d'Egypte, vous devriez manger des matsot.

Mais lorsque le peuple vit cette sortie, qu'il vit l'urgence et la précipitation  de la sortie   et qu'il vit les conséquences de cette précipitation, a savoir, surtout  ne pas rater l'occasion de sortir d'exile, alors c'est cette raison la ,qui est citée dans la haggadah.

cela me rappelle une anecdote:

un soir  de fête d'indépendance en Israël, Yom haatsmaout, mon fils me demande pourquoi fête- t -on ce soir a la synagogue ?

j'ai alors en tète deux réponses possibles:

1 soit lui dire que cela fait deux mille ans que l'on a attendu ce moment, qu'il est une mitsvah de venir en terre d'Israël et d'y construire un pays, lui raconter les prophéties et les prières..

2 ou alors, lui expliquer comment est né le mouvement sioniste, sans rapport direct avec l'aspect religieux, que des juifs se sont donnés corps et âme a la guerre et a la reconstruction du pays, que Ben Gourion a décidé un jour de 5 yar de  réunir, dans l'urgence  le conseil et proclamer l'indépendance.

entre ces deux réponses, possible je me suis souvenu de ce passage de la Thorah que l'on a étudié maintenant et de la haggadah ou nos sages ont choisi le manque de temps plutôt que l'ordre divin.

en fait, la première il l'a connaissait. je lui ai donné la seconde.

On a non seulement suivi l'ordre' ou comme le dit le zohar, le conseil de Dieu ,mais  on l'a vécu,  on l'a réalisé  concrètement. Le conseil deviens alors second par rapport a la réalisation elle même!!

Imaginons, le soir de la sortie d'Egypte, des juifs, très pieux, qui discuteraient de la meilleur façon de fabriquer des matsot super cachères ,exactement  comme Dieu l'a ordonnée a Moise. ils y mettent tant d'application et  y passent tellement de temps, qu'ils rateraient la sortie!!ils resteraient en Egypte! Pieux,  mais pas délivrés!!!.

Un midrash raconte d'ailleurs qu'une  grande partie des juifs ne sont pas sortis d'Egypte (doc 7) .Comme a chaque sortie d'exile, ce ne sont pas les plus pieux qui excellent dans l'action déterminante!

4 les quatres fils de la hagada

restons si vous le voulez bien dans le texte de la haggadah. un autre passage très connu traite de 4 sortes d'enfants. כנגד ארבעה בנים דיברה תורה אחד חכם אחד רשע אחד תם ואחד שאינו יודע לשאול (doc 8)

La Thorah a parlé de 4 sortes d'enfants: le juste, le méchant, le simple et celui qui ne sait pas questionner. He bien justement trois de ces enfants sont cités dans notre Sidra:

En fait le texte de la Thorah ne parle pas de sage ou de mecreant. Le texte dit

(doc9)

שמות פרק יב

(כו) וְהָיָה כִּי יֹאמְרוּ אֲלֵיכֶם בְּנֵיכֶם מָה הָעֲבֹדָה הַזֹּאת לָכֶם:

(כז) וַאֲמַרְתֶּם זֶבַח פֶּסַח הוּא לַיקֹוָק אֲשֶׁר פָּסַח עַל בָּתֵּי בְנֵי יִשְׂרָאֵל בְּמִצְרַיִם בְּנָגְפּוֹ אֶת מִצְרַיִם וְאֶת בָּתֵּינוּ הִצִּיל וַיִּקֹּד הָעָם וַיִּשְׁתַּחֲווּ:

Il y a donc quatre endroits dans la thorah (trois dans notre paracha) ou il est question d'enfant qui pose des questions et la Thorah elle même nous donne les réponses a donner a chacune.

Or, le texte de la haggadah prend d'énormes libertés par rapport aux injonctions clairs  de la Thorah.

D'abord, elle donne des noms, des qualificatifs, a chaque sorte de question. il n'est pas question de sage ou de mécréant dans la Thorah / mais encore plus troublant, la haggadah,  donne  des Reponses differentes de celles donnees par la thorah . elle fait poser la question de la thorah et donne une reponse prise ailleurs ou meme inventee' come pour la reponse au sage.il suffit de juxtaposer les textes de la thorah et de la hagadah(doc 11) pour se rendre conte du traitement tres libres des injonctions tres precises de la thorah qui ne sont pas respectees par la Magadha!!

Doit -on crier au scandale?

La loi orale, dont la haggadah fait partie contredirai a ce point le texte de la Thorah écrite?

D'ailleurs' il n'y a pas un seul texte de la haggadah, il y a plusieurs textes, plusieurs versions, y compris a propos des 4 fils, de leurs appellation et des réponses a données aux questions.(document)

Aujourd'hui le texte est assez uniformisé mais nos sages ont eu des avis divergents et différentes versions avaient cours dans l'histoire.

 mais il n'y a pas du tout a s'offusquer des différentes versions, comme des divergences d'opinions dans le Talmud a ce sujet, ni même s'offusquer des libertés prises par nos sages par rapport au texte de la Thorah elle même. Citons par exemple l'injonction de la Thorah(doc 10)

 שֶׁבֶר תַּחַת שֶׁבֶר עַיִן תַּחַת עַיִן שֵׁן תַּחַת שֵׁן כַּאֲשֶׁר יִתֵּן מוּם בָּאָדָם כֵּן יִנָּתֶן בּוֹ: ויקרא פרק כד פסוק כ

"œil pour œil' dent pour dent, blessure contre blessure, handicap contre handicap" qui a été atténuée par la loi orale en indemnités pécuniaires et l'interdiction formelle de provoquer des dommages corporels en réponse a un dommage similaire.(doc 11)

תניא, ר' דוסתאי בן יהודה אומר: עין תחת עין – ממון, (תלמוד בבלי מסכת בבא קמא דף פג עמוד ב )

hé bien oui, il y a donc des écarts entre le texte de la loi écrite, et ce que nos sages nous enseignent dans la loi orale. certes chaque différence est justifiée, expliquée. mais différences il y a . et ce qui prime, pour les juifs de chaque génération, ce sont les décisions des sages adaptés a cette génération. cela a été déjà prévu dans la loi écrite elle même. en fait nos sages ne vont pas a l'encontre de la loi écrite, ils font ce que nous devons faire, pour accomplir la volonté de dieu, c'est a dire, faire vivre la loi orale et l'appliquer humainement, dans chaque cas.

4 la loi orale

Revenons  au tout  début de notre Sidra: dieu explique a moise la raison de toutes les plaies d'Egypte: ( doc 12)

למען תספר באוזני בנך ובן בנך את אשר התעללתי במצרים…

A fin que tu racontes a ton fils et a ton petit fils ce que j'ai fait a l'Egypte( doc 12)

Quoi? les plaies d'Egypte n'avaient pas pour seul but' de frapper l'ennemi jusqu'a la victoire et faire sortie Israël?? Non, c'était surtout pour faire vivre, au peuple d'Israël,  des événements qui marqueraient leurs esprits et leur vécu, au point de transmettre a leurs enfants ces expériences. L'expérience de la manifestation du Dieu créateur dans le monde et l'histoire, l'expérience de la possibilité de casser des paradigmes. L'expérience de la sortie vers autre chose que le monde auquel on est habitué voire asservi.

 He bien, des les premiers versets de notre Sidra, il me semble que le message est clair: l'essentiel, c'est la loi oral. Raconter a ses enfants. Mais pas seulement raconter: vivre, comprendre, et ensuite enseigner .je vais essayer de m'expliquer:

Je définirais la loi écrite, comme étant tout ce que je reçois. Ce qui a été écrit avant moi. toute la tradition reçue. Tout cela je dois le recevoir , l'étudier, le réaliser, le vivre.

La loi orale, c'est ma réaction a tout cela. Comment je comprend et vit la loi écrite. La loi orale c'est mon apport personnel a toute la tradition reçue et vécue. C'est cela que je transmet a mes enfants, au monde, après moi. Pour mes enfants, mon enseignement fera partie  de la loi écrite qu'il on reçu. Ils auront a leur tour a la recevoir, a la vivre  a leur manière  pour en faire ensuite leur loi orale a eux…de tout temps nos sages ont commenté, interprété, légiféré, en fonction de leur apport personnel, a la tradition reçue. ce qui d'ailleurs a provoquer des divergences entre eux. mais des règles ont fixé une manière de faire, pour tous, la halakha. mais chacun avait raison. chacun a fait vivre , a sa manière, la loi écrite. c'est la richesse même de la loi orale.

La qualité principale de la loi écrite, c'est sa capacité a suscite la réaction de l'homme. C'est a dire a suscite la production de loi orale.sa capacité a interpeler l'homme, ne pas le laisser indifférent, le transformer, de receveur, en acteur, responsable et créatif.

Alors, non, il ne faut pas être offusqué par les différences et les soi-disant "libertés" que nos sages prennent par rapport a la loi écrite. Au contraire, ils appliquent la volonté de dieu en prenant leur responsabilité de réagir a l'ordre divin, le traduire dans la réalité.

Notre Sidra, a toujours été  considérée, évidement a juste titre, comme l'histoire de la sortie d'Egypte. Il me  semble que quelque chose de plus profond s'y passe: c'est la naissance de la loi orale. avant même le don de la Thorah, l'injonction faite a l'homme de réagir, de prendre ses responsabilités face au monde. de répondre a l'appel de dieu. la, est peut être le  véritable enjeu de la  sortie d'Egypte: la  sortie de l'aliénation.  être esclave de pharaon  être esclave de tout dogme qui fige et déresponsabilise l'homme c'est tuer la loi orale. La loi orale, c'est l'exigence de dieu que l'homme soit libre. "afin que tu racontes a ton fils.". "que ton fils te questionne". que toi même tu te questionne.que tu saches prendre, a temps, tes responsabilités.  la Thorah est une invitation de dieu a participer, avec lui , a l'élaboration du monde ,vivre l'histoire' apprendre l'histoire' faire l'histoire. Dieu a créé le monde par la parole .He bien c'est  par la parole, sa parole ,que  l'homme est lui aussi acteur. pe ssah peut dire, en hébreu " la bouche qui parle". bien au delà du "peuple du livre", il semble que nous soyons donc  plutôt le peuple de la loi orale.

merci

documents

1 (facultatif car pas en rapport direct avec le sujet traité)

1: רש"י בראשית פרק א פסוק א

(א) בראשית – אמר רבי יצחק לא היה צריך להתחיל [את] התורה אלא (שמות יב ב) מהחודש הזה לכם, שהיא מצוה ראשונה שנצטוו [בה] ישראל, ומה טעם פתח בבראשית, משום (תהלים קיא ו) כח מעשיו הגיד לעמו לתת להם נחלת גוים, שאם יאמרו אומות העולם לישראל לסטים אתם, שכבשתם ארצות שבעה גוים, הם אומרים להם כל הארץ של הקב"ה היא, הוא בראה ונתנה לאשר ישר בעיניו, ברצונו נתנה להם וברצונו נטלה מהם ונתנה לנו:

2 chemot chap 12- 8 (dans le texte)

3 chemot chap 12- vers 15 (dans le texte)

4 chemot  chap 12 verset 39 (dans le texte)

5:מצה זו שאנו אוכלים על שום מה? על שום שלא הספיק בצקם של אבותנו להחמיץ!

pourquoi mangeons nous de la matsa? parce que la patte a pain de nos ancêtres n'a pas eu le temps de lever.

6 maimonide "yad hahazaka" hilkhot hametz ou matsa chap 6 halakh 3

( רמב"ם הלכות חמץ ומצה פרק ו הלכה ג )

7 mekhilta de rabi ychmael – bo-

7: מכילתא דרבי ישמעאל בא – מס' דפסחא פרשה יב ד"ה והיה כי

וחמושים עלו בני ישראל אחד מחמשה וי"א אחד מחמשים וי"א אחד מחמש מאות עלו

8 hagadah de pessah

9  tableaux ci joints

les quatres fils dans la thorah

les quatre fils dans la hagadah

10: ויקרא פרק כד פסוק כvaykra chap 24 vers 20

11: תלמוד בבלי מסכת בבא קמא דף פג עמוד ב )

11: talmud baba kama 83 b

12 chemot chap 10 varset 2

ב) וּלְמַעַן תְּסַפֵּר בְּאָזְנֵי בִנְךָ וּבֶן בִּנְךָ אֵת אֲשֶׁר הִתְעַלַּלְתִּי בְּמִצְרַיִם וְאֶת אֹתֹתַי אֲשֶׁר שַׂמְתִּי בָם וִידַעְתֶּם כִּי אֲנִי יְקֹוָק:

 

 

 

 

 

 

BO

Un résume de la Sidra Bo

Par Michel Bensoussan

Il reste trois plaies à infliger à l'Egypte pour faire sortir le peuple d'Israël et tout cela se passe dans notre Sidra.

Dieu demande à moche de venir (Bo) chez Pharaon  pour le convaincre de renvoyer Israël. Si non, les sauterelles envahiront le pays. Le cœur endurci une nouvelle fois par Dieu, pharaon refuse. Apres les sauterelles, une obscurité épaisse s'abat sur l'Egypte. La dernière plaie sera la mort des premiers nés égyptiens. Elle aura lieu à minuit, le soir même de la sortie d'Egypte.

Mais auparavant, Dieu explique à Moche que cette fois, contrairement aux plaies précédentes, le peuple d'Israël devra être actif, pour ne pas être touché!

Moche reçoit  en effet, les premières "Mitsvoth" de la thorah: Le premier du mois, au moment ou la lune réapparaît, il faudra sanctifier le Roch hodech, le premier de chaque mois. Et de plus, ce mois ci, sera le premier de l'année hébraïque, qui sera appelle bien plus tard le mois de Nissan. Puis, des le 10 de ce mois, ils devront prendre un agneau, le garder jusqu'à la fameuse nuit du 14. Alors seulement, ils le sacrifieront, le feront griller et le mangerons avec des Matsot. La plus part des Mitsvoth concernant la future fête de pessah sont explicitées. "Pessah" signifie que Dieu " est passe " sur les maisons d'Israël sans les frapper. Il tuera par contre les premiers nés égyptiens. Cette partition sélective, maison par maison, lors de cette dixième plaie, défini le peuple d'Israël. Seuls ceux qui avaient participé activement a cette soirée, notamment en peignant leur porte du sang pascal, seront épargnés et délivrés. Comme promis à leur ancêtre Avraham, le peuple sortira d'Egypte enrichi. Enrichi aussi en or argent et vêtements pris aux égyptiens.

Notre Sidra se termine par le texte de "Kadesh li Kol Bekhor". Ce texte est inscrit sur les parchemins inclus dans nos tefillins (avec le texte du chema Israël).il relate plusieurs lois: la sanctification des premiers nés, le souvenir perpétuel de la sortie d'Egypte, la fête de pessah et la Mitsvah des tefillin.

Réflexions a propos du titre

"Bo" veut dire "va" chez Pharaon. Ou plutôt "viens"! Comme si Dieu se trouvait au cœur de Pharaon! Qu'il demandait en fait à Moché d'approfondir sa découverte de la présence divine dans le monde. En effet, les plaies semblent instruire non seulement les égyptiens' tous les peuples, mais les hébreux eux même. Si nos sages ont donc partagé les dix plaies en 2 Sidrot: La précédente qui comportait sept plaies et la notre qui en comporte trois, c'est peut être parce que l'on franchi la un seuil dans notre perception de la divinité, a travers l'histoire en devenir. "Bo"' d'ailleurs a comme valeur numérique trois! Les kabbalistes qui échelonnent notre perception de la divinité en dix "sephirot"' n'ont –ils pas, eux aussi, partagés ces Sephirot en deux groupes: un de sept, les plus proches de notre entendement, et un second groupe, bien plus élevé', de trois. Notre Sidra porte donc bien son titre :"Bo".  Viens! Approche-toi encore plus de ta connaissance de Dieu. Le terme vient d'ailleurs de "Bia"' utilisé par la thorah pour décrire l'union entre un homme et une femme. Les dix plaies sont donc, comme les dix paroles de la création du monde ou comme les dix commandements, un dévoilement graduel de la présence divine. Notre Sidra traite donc de la phase paroxystique de ce dévoilement: la délivrance, de la sortie d'Egypte!