PARACHAT VAERA
PAR MICHEL BENSOUSSAN
Un résumé
La paracha précédente s'était arrêtée en pleine discussion entre Moshé et Dieu. Notre paracha la poursuit : Dieu reproche l'attitude un peu hâtive du peuple et de Moshé. Il leur rappelle que lorsqu'il était apparu (vaera) aux patriarches Avraham, Its'hak et Yaakov, ils avaient toujours gardé confiance dans la promesse. Il y aura quatre étapes dans la délivrance (équivalent aux quatre verres de vin que nous buvons à Pessah), le but étant d'arriver à la cinquième étape, l'entrée en terre d'Israël. Comme il l'avait fait pour convaincre ses frères de lui faire confiance, Moshé utilise des « miracles » pour convaincre Pharaon du sérieux de son entreprise et de l'existence d'un Dieu tout-puissant, omniscient, Créateur des cieux et de la terre. Son bâton se transforme en serpent. Il faudra aussi frapper l’Égypte de dix plaies pour que Pharaon en arrive à accepter de libérer Israël de son joug. La Paracha fait le récit des sept premières plaies : les eaux sont transformées en sang, les grenouilles envahissent le pays, la vermine, les bêtes sauvages, des maladies tuent tout le bétail égyptien, des pustules frappent les hommes et les bêtes, des trombes de grêle et de feu détruisent aussi les récoltes. À chaque fois, Dieu endurcit le cœur de Pharaon afin qu'il ne soit pas enclin à libérer Israël uniquement par la peur des plaies. Il attend de lui une reconnaissance complète et une décision sincère et de plein gré. À chaque plaie, les enfants d’Israël sont épargnés.
Réflexions à propos du titre
Pourquoi avoir choisi le terme « Vaera » (Dieu est apparu aux patriarches) comme titre de la Sidra qui relate les sept premières plaies ? En fait, les plaies démontrent la présence de Dieu dans le déroulement de l'histoire. C'est l’une des manières d'apparition de Dieu à l'homme. Le Créateur du monde continue donc de le diriger en permanence. Or, cela pose un problème : comment peut-il alors laisser régner le mal, la souffrance, l'injustice ? C'était bien la question de Moshé à la fin de la Sidra précédente. La réponse de Dieu semble être que l'homme ne perçoit qu'un petit bout de la réalité. Les plans divins prennent en compte des facteurs qui dépassent l'entendement humain immédiat. Or cela pose alors un autre problème : si l'homme ne peut comprendre le fonctionnement de Dieu, à quoi les « apparitions » de Dieu servent-elles ? Nos sages expliquent par exemple que les patriarches ont reçu des « promesses », le plan général à suivre. Sans exiger la compréhension de la mise en pratique de ces promesses. En réalité, la parole de Dieu, les prophéties, les apparitions, ne sont pas des prévisions de l'avenir. Ce sont des exigences ! Dieu ne raconte pas « ce qui va se passer ». Il attend au contraire de l'homme une réaction vis-à-vis de Sa parole. Il est capital d'expliquer à Moshé et au lecteur de la Torah que les plaies qui vont suivre ne sont pas que des actes magiques d'un Dieu plus fort que les autres. Mais au contraire, une manière d'exiger des hommes un comportement, une réaction, face au projet divin. Dieu apparaît à l'homme, pour l'homme. Pour que l'homme soit à la hauteur de son exigence.
Un résumé PAR SECTIONS DE : Vaera
PAR MICHEL BENSOUSSAN
L'esclavage en Égypte touche à sa fin. Pourtant les enfants d'Israël ne sortiront qu'une année plus tard, après que Dieu aura frappé l'Égypte des dix plaies. Notre Sidra relate les sept premières.
Première montée : Dieu annonce à Moché qu'il compte mettre en pratique les promesses faites aux patriarches : cinq étapes sont énoncées. Quatre concernent la sortie (d’où les quatre coupes de vin bues à Pessah), et la cinquième l'entrée en terre de Canaan (d’où l'habitude, plus récente, de boire une cinquième coupe).
Deuxième montée : Pour rassurer le peuple que Moché et Aharon, les sauveurs du peuple, sont bien "de chez nous"(!!), la généalogie depuis Reuben, Chimon, Levi et leurs enfants jusqu'à Moché est détaillée.
Troisième montée : Moché (âgé de 80 ans) sera le chef de la délégation auprès de Pharaon. Aharon (bien qu'il soit de trois ans son aîné) sera son porte-parole. Dieu, quant à Lui, se chargera d'endurcir le cœur de Pharaon pour qu’il garde son libre arbitre ! pour que sa décision ne soit pas due à la souffrance causée par les plaies ! et pour démontrer à tous, par les dix plaies, la suprématie de Dieu.
Quatrième montée : Pour accéder au dialogue avec Pharaon, il faudra réaliser devant lui un prodige : le bâton d'Aharon sera transformé en reptile. Mais les magiciens font de même. En revanche, le bâton d'Aharon "avale" ceux des magiciens !
Pour réaliser la première plaie, Moché rencontre Pharaon sur le Nil. Après l'injonction de laisser partir le peuple, et le refus de Pharaon, Aharon frappe les eaux du Nil qui se transforment en sang pendant sept jours. Cela tue les poissons et il n'y a plus d'eau potable en Égypte. Les magiciens de Pharaon réalisent un prodige semblable. Pharaon refuse de renvoyer le peuple.
La seconde plaie est la multiplication des sauterelles qui envahissent chaque recoin de l'Égypte. Pharaon promet cette fois qu'il accédera à la demande des Hébreux si on le débarrasse des sauterelles.
Cinquième montée : Mais une fois la condition remplie, il refuse à nouveau de renvoyer le peuple ! La troisième plaie est celle des "Kinim" (poux ou vermine) : Aharon frappe de son bâton la terre et elle est transformée en "Kinim". Cette fois les magiciens ne réussissent pas à faire de même.
La quatrième plaie est "Arov" : des bêtes sauvages déferleront sur l'Égypte en épargnant la terre de "Goshen" où habitent les Hébreux.
Sixième montée : Effectivement, ces bêtes envahissent jusqu'au palais du Pharaon. Ce dernier cède. La plaie est retirée, mais une fois encore Pharaon refuse de laisser partir le peuple.
La cinquième plaie est "Dever" : une épidémie frappe tous les animaux en Égypte (mais pas chez les Hébreux).
La sixième plaie : Moché et Aharon lancent de la cendre vers le ciel. Elle est transformée en "Shehin", une maladie de la peau qui frappe les hommes comme les animaux.
Septième montée : La septième plaie est "Barad" : une grêle accompagnée de feu s'abat sur les animaux qui ne sont pas à l'abri. Les cultures sont également détruites. Là encore, la terre de Goshen n'est pas touchée. Pharaon demande à ce que cela cesse. Mais après l'intercession de Moché et l'arrêt de la grêle, Pharaon revient sur sa promesse et refuse de renvoyer le peuple.