KI TETSE

UN RÉSUMÉ DE LA SIDRA : Ki Tétsé

PAR MICHEL BENSOUSSAN

Avec ses 74 Mitsvot, notre Sidra traite de situations concrètes très diverses. Puisque nous devons les "résumer", nous n’en relèverons que quelques-unes en les éclairant de façon  particulière.

Première montée : En sortant à la guerre, en étant prêts à offrir sa vie pour le peuple tout entier, l'homme atteint des sommets de sainteté puisqu'il accomplit ainsi la plus grande mitsva possible. Dans cet état exceptionnel, il pourrait voir une "âme pure" chez les ennemis pris comme butin. C'est alors une opportunité de faire entrer cette "âme pure" au sein du peuple d'Israël. Une série d'étapes de vérifications sont ensuite nécessaires pour confirmer la justesse de son diagnostic. Savoir identifier le bien à l'intérieur du mal et en profiter est donc réservé aux plus grands, qui osent "sortir" à la guerre de la vie.

On ne pourra accuser un enfant d'être "mal élevé" que dans le cas où ses parents sont irréprochables, chacun individuellement, et lorsqu'il règne entre eux, une harmonie parfaite ! Autant dire que jamais un "enfant rebelle" ne sera mis à mort, comme le décrit le texte !

Deuxième montée : Il est interdit de "faire semblant de n'avoir pas vu", par exemple un objet perdu ! Il est vrai que cela demandera d'entreprendre une longue procédure pour en retrouver le propriétaire. Mais mon devoir envers Dieu passe par ma  responsabilité envers autrui !

Troisième montée : Faire la paix dans le monde, chercher l'harmonie, peut parfois provoquer des catastrophes. Caïn et Abel auraient mieux fait de ne pas se rencontrer ce jour-là ! Il faut parfois laisser des mondes trop différents à l'écart l'un de l'autre ! Il sera donc interdit par exemple de tisser ensemble le lin et la laine, de croiser des animaux ou certains arbres. Le viol est comparé au meurtre et il est passible de mort.

Quatrième montée : En sortant à la guerre, il est impératif de respecter les lois de pureté. La victoire dépend beaucoup de l'intégrité morale et physique des combattants.

Il est interdit de prêter à intérêt. Le temps pendant lequel l'emprunteur utilise l'argent ne peut pas être lui-même source de profit. On a le droit de gagner de l'argent pour un travail effectué mais pas sur "le temps qui passe" !

Cinquième montée : Lorsque l'on passe dans le champ d'autrui, on a le droit de manger des fruits qui y poussent (la terre est à tous). Toutefois on n’a pas le droit de ramasser des fruits pour les emporter, car il faut d’autre part respecter la propriété privée et le fruit du labeur !

Sixième montée : Le hold-up, surtout s'il est aggravé par des sévices est passible de mort.

Un prêt pourra être garanti par un gage. Cependant, on ne pourra utiliser ce gage pour faire honte ou pour faire souffrir l'emprunteur. Par exemple, si un pauvre donne en gage son seul vêtement chaud, il lui sera rendu tous les soirs pour qu'il puisse se protéger du froid. Tout en respectant les lois de la propriété et du "capitalisme", le respect de la dignité humaine est toujours prépondérant.

Septième montée : Un salarié doit être payé tout de suite. Un jugement ne pourra être détourné, même en faveur d'un orphelin. Pourtant, il faudra être sensible à la douleur d'une veuve et ne pas l'oppresser financièrement ! Il faut donc toujours composer entre une stricte justice et le souci d'autrui !

En récoltant un champ, les épis "oubliés" seront laissés pour les pauvres. La bénédiction de Dieu, la richesse, dépendront de notre capacité à partager et à donner aux plus démunis. À propos d'épis "oubliés", il ne faudra pas oublier ce que nous a fait Amalek lors de la sortie d'Égypte !!