TETSAVE

Un titre, une paracha : Tetsavé

Par Michel Bensoussan

Un résumé

Dieu demande à Moshé (sans que son nom ne soit jamais cité dans toute la Sidra !) d'ordonner (Testavé) au peuple de prendre de l'huile d'olive pure pour allumer la Ménorah. Ce  sera Aharon qui allumera la Menora dans le Michkan, tous les jours. Aharon et ses quatre enfants sont, en effet, choisis pour servir dorénavant au Michkan. Pour ce faire il faudra leur confectionner des vêtements particuliers.

Toute la première partie de la Sidra va donc détailler les différents vêtements à confectionner pour les cohanim : les « simples Cohen » n'auront que quatre vêtements, simples et de couleur blanche, un pantalon (Mikhnassaïm), une tunique (koutonet), un couvre-chef en forme de turban (Migbaat) et une ceinture (Avnette). Aharon, le « grand Cohen », aura lui huit vêtements, en plus des quatre précités. Il devra avoir un « Ephod », sorte de tablier d'or et de broderies rouge et bleu. Le « Hochen » sur son pectoral, sur lequel sont placés les « Ourim et Toumim », sorte de cadre composés de douze pierres précieuses représentant les douze tribus. Et le « Meïl » long manteau bleu, fini en bas par des cloches en or. Enfin, sur le front, il a le « Tsits », une plaque d'or où sont inscrit deux mots « Kodech lachem » (Saint à Dieu).

La deuxième partie de la Sidra (à partir de la quatrième « montée ») décrit tout ce que devra faire Moshé pour sanctifier – introniser – les cohanim. Il s'agit d'offrandes, d'onctions d'huile, d'encens, et même de l'obligation faite à Moshé de « lever », physiquement, chaque Cohen ! La dernière partie de la Sidra, la septième et dernière « montée », décrit l'ordre de construire un autel en or pour les encens qui sera, comme la Ménorah et la table, inclus dans le « Kodech ». Cet élément du Michkan  n'avait pas été cité dans la Sidra précédente, qui les avait décrits presque tous.

Réflexions à propos du titre

Les deux premiers versets n’évoquent pas le sujet principal de toute la Sidra ( à savoir les vêtements et la sanctification des prêtres, les cohanim). Ils relatent que Moshé doit ordonner aux enfants d'Israël d'apporter une huile d'olive très pure. Or cela a déjà été demandé au début de la Sidra précédente, Térouma. L'huile faisait partie des treize matières premières demandées ! On peut cependant noter une petite différence : il était alors question de « parler » aux israélites et non pas « d'ordonner » ! Pour comprendre cette subtilité, Rachi nous invite à nous pencher sur la confection de l’huile : il ne faudra pas trop écraser l'olive. Juste la frapper, pour obtenir la première huile, sortie presque naturellement, comme par transpiration ! De même, l'allumage devra se faire sans trop brûler la mèche. Il faut rapprocher une flamme tout juste pour que la mèche s'enflamme, comme si elle s'allumait d'elle-même !!

Il me semble que le véritable problème est là : Dieu est comme  tiraillé par le désir d'avoir en face de lui l'homme, dans sa liberté d'expression, dans son originalité, dans sa prise de responsabilité. Or, il sait que l'homme est souvent détourné de sa propre liberté, de sa pureté intérieure. Pour l'aider à faire sortir son huile, pour qu'il puisse l'exprimer, il faut lui donner un petit coup de pouce, une incitation, un conseil, un ordre, une mitsva ! Mais il ne faut surtout pas que cette mitsva étouffe l'expression et la liberté de l'homme. Paradoxe exprimé ici par l'allumage (moyen indispensable) d'une flamme qui doit s'allumer d'elle-même (le but), ou par la délicatesse de la pression (indispensable) d'une olive qui donnera presque de son plein gré, son huile ! Nous sommes bien entre la « parole » de Térouma et « l'ordre » de Testavé (= ordonne). Comment demander à une personne d'être Cohen ? Si le Cohen est choisi pour ses qualités, soit, mais s'il faut que des enfants « nés » Cohen, deviennent « Cohen », c'est plus compliqué ! Comment induire des qualités ? Comment imposer une manière d'être ? C'est tout le paradoxe décrit plus haut. Plus largement, comment faire d'une personne née juive, d'être juive ? Comment demander à un être « humain » d'être humain ? C'est bien le problème de la mitsva en général : ordonner, sans écraser l'essentiel, la liberté créatrice de l'homme. Testavé est donc bien le titre de toute notre Sidra !

Un résumé PAR MONTEES : Tetsave-zahor

Par Michel Bensoussan

Dieu demande à Moshé (sans que son nom ne soit jamais cité dans toute notre sidra !) d'ordonner (Tetsave) au peuple de prendre de l'huile d'olive pure pour allumer la Menorah. Ce sera Aharon qui allumera tous les jours la menora dans le Michkan. Aharon et ses quatre enfants sont en effet choisis pour servir dorénavant au Michkan. Pour ce faire il faudra leur confectionner des vêtements particuliers.

Toute la première partie de notre sidra va donc détailler les différents vêtements à confectionner pour les Cohanim. Les « simples Cohen » n'auront que quatre vêtements, simples et de couleur blanche : un pantalon (Mikhnassaïm), une tunique (koutonette), un couvre-chef en forme de turban (Migbaat) et une ceinture (Avnette).

Aharon, le « grand Cohen » aura huit vêtements : en plus des quatre précités, il devra avoir un "Ephode", sorte de tablier d'or et de broderies rouge et bleu. Le "Hoshen" sur son pectoral, sur lequel sont placés les "Ourim et Tourim", sorte de cadre composé de douze pierres précieuses représentant les douze tribus. Et le "Meïl", long manteau bleu, fini en bas par des cloches en or. Enfin, sur son front il a le "Tsits", une plaque d'or sur laquelle sont inscrit deux mots "kodech lachem" (Saint à Dieu).

La deuxième partie de la sidra (à partir de la quatrième "montée" de la lecture de la Torah) décrit tout ce que devra faire Moshé pour sanctifier -introniser- les Cohanim. Il s'agit d'offrandes, d'onctions d'huile, d'encens, et même de l'obligation faite à Moshé de "lever", physiquement, chaque Cohen !

La dernière partie de la sidra, la septième "montée", décrit l'ordre de construire un autel en or  pour les encens, qui sera, comme la Menorah et la table, inclus dans le "kodech". Cet élément du Michkan n'avait pas été cité dans la sidra précédente, qui les avait décrit presque tous.

Ce Shabbat, nous sortons un deuxième Sepher Torah pour y lire le passage "Zakhor" – Souviens-toi – de ce que t'a fait Amalek. Haman, le persécuteur des Juifs à Pourim, étant lui-même un descendant d'Amalek.