VAYKRA

Sidra Vayikra

Par Michel Bensousan

Un résumé

Notre Sidra commence le troisième livre de la Torah, le livre de « Vayikra » du même nom que la Sidra. Il est aussi nommé « Lévitique » par la tradition chrétienne et « livre des cohanim » dans la tradition rabbinique, car il traite dans sa majeure partie des lois concernant le service des cohanim au Temple.

Dieu appelle (Vayikra) Moshé depuis la tente d'assignation, pour lui transmettre les lois des sacrifices. Au Michkan, comme au Temple, chaque homme pouvait apporter une offrande de remerciement, d'expiation, lors d'occasions particulières, ou simplement pour avoir le droit de manger de la viande ! L'offrande peut être un animal, menu, gros bétail ou volaille. Elle peut être aussi végétale, sous différentes formes de farines, d'huiles,  d'épices ou même minérales comme le sel. Seules les fautes commises par « inadvertance » peuvent être expiées par des offrandes, et pas les fautes intentionnelles. Les cas particuliers des fautes commises par des cohanim, le Nassi,  ou l'assemblée toute entière, sont traités en détail.

 

Réflexion à propos du titre

Ce que nous appelons des « sacrifices » sont en réalité nommés dans le texte des « Korbanot ». De la racine KRV, qui peut vouloir dire aussi « se rapprocher ». S'il y a un sanctuaire où la rencontre entre Dieu et l'homme peut se faire plus intensément, il est concevable que des sacrifices puissent aider l'homme à se rapprocher de Dieu. Un cadeau, une offrande peuvent aider le rapprochement. Il peut être aussi l'occasion, pour l'homme, de se rapprocher de sa propre identité, vers une certaine pureté perdue. Se séparer de quelque chose qui nous est cher peut être l'occasion de se « repositionner » de façon plus sincère. Et cela même, cette sincérité, nous place face à nous-mêmes et face à Dieu. C'est donc bien de face à face, de rencontre, qu'il s'agit. Lorsque Dieu parlait à Moshé, il précédait toujours cette parole d'un « appel » affectueux, empathique. Le terme « Vayikra » (il appela), qui est donc le titre de notre Livre, rappelle cette affection, ce désir de communication et d'attention de Dieu envers Moshé, envers tout homme. Tout le Livre de Vayikra enseigne comment nous y prendre pour faire le travail intérieur qui va permettre cette rencontre. Comment s'ouvrir, comment être moins faux envers soi-même, pour être réceptif à l'appel de Dieu, qui cherche, en permanence, à nous donner et à nous guider.

Un résumé PAR MONTEES  de la Sidra : Vayikra

Par Michel Bensoussan

La Sidra Vayikra commence le nouveau livre (le Lévitique) consacré au service des Cohanim. Elle commence par décrire les différentes sortes de sacrifices.

Première montée : Dieu appelle (Vayikra) Moshé depuis la tente d'assignation pour lui indiquer quel sacrifice tout homme pourra apporter au Temple. Que ce soit pour expier des fautes commises par inadvertance, ou par simple envie d'offrir et de "se rapprocher" de Dieu. Le sacrifice de "Ola" est entièrement consumé sur l'autel. L'animal peut être du "gros bétail" (un taureau ou une vache) ou du "menu bétail" (par exemple un mouton).

Deuxième montée : Cela pourra être aussi de la volaille. Une autre sorte de sacrifice est la "Minha". Cette fois, ce n'est pas un sacrifice animal mais végétal : de la semoule mélangée à de l'huile et à une épice : la Levona. Elle pourra être crue ou cuite au four (en général, tout sacrifice animal est accompagné d'une Minha, d'un sacrifice végétal, ainsi que de libation de vin -Nessakhim).

Troisième montée : La Minha pourra aussi être cuite ou grillée (dans le cas des Bikourim). On y ajoutera du sel, comme d'ailleurs pour tout autre sacrifice.

Quatrième montée : La troisième sorte de sacrifice est "Shelamim". Elle peut être constituée de gros ou de menu bétail. Elle est en grande partie mangée par la personne qui apporte le sacrifice.

Cinquième montée : la quatrième sorte est la "Hâtât". En général, un taureau pourra expier des fautes commises, par exemple par le grand  Cohen ou alors, une faute commise par le grand Sanhedrin qui représente l'ensemble du peuple. Le président lui-même est susceptible de fauter, et le sacrifice qui permettra d’expier ses fautes est décrit.

Sixième montée : Après avoir énuméré les fautes commises par les hautes instances, viennent celles commises par le simple citoyen, qui peuvent aussi être expiées par un sacrifice de "Hâtât". Il s'agira alors d'une chèvre ou d'une brebis. Un "Hâtât" pourra aussi expier des fautes d'impureté.

Septième montée : Dans le cas où la personne a peu de moyens, elle apportera à la place  deux tourterelles ou deux pigeons. Dans des cas de fautes plus graves (comme le vol d'objets sacrés "Méila"), un bélier sera nécessaire. Dans tous les cas de vol aggravé, en plus du remboursement, on rajoutera le quart de la somme.