DEVARIM

Un Résumé de la Sidra Devarim

par Michel Bensoussan

Si l'on définit la loi écrite comme la parole reçue de D.ieu, et la loi orale comme étant la manière dont l'homme la reçoit et la fait vivre, alors on peut dire que le livre de Devarim, que nous entamons cette semaine, est l'amorce de la loi orale ! En effet, Moché n'y est plus celui qui reçoit la parole de D'ieu mais celui qui la « reprend à son compte », celui qui la transmet en son nom personnel. Comme un grand enseignant, il nous apprend ainsi à faire vivre, à notre manière, ce qui nous a été transmis, pour le transmettre, à notre tour, à travers notre expérience personnelle. Ce livre de Devarim appelé, pour cette raison, le « Miché Torah » (la répétition de la Torah), contient ce que nos sages appellent des « remontrances ». Ce terme peut sembler un peu sévère envers le lecteur. Mais c'est en fait la sévérité de l'exigence ! Exigence de lecture et de responsabilité par rapport à notre contribution propre, celle de la loi orale !

Première montée : Trente-six jours avant sa mort, juste avant la traversée du Jourdain, Moché rappelle au peuple toute son histoire depuis la sortie d'Égypte. Il va reformuler la Torah, en l'expliquant à la mesure de la capacité d'écoute de la nouvelle génération. Le but a toujours été, depuis les Patriarches, l'établissement en terre de Canaan. Ce sont les réticences du peuple qui ont retardé la réalisation du projet.

Deuxième montée : Moché explique comment il a mis en place le système judiciaire. Contrairement à ce qui est raconté dans le livre de Chemot, Ytro, qui était le précurseur de cette idée n'est pas cité ici !

Troisième montée : L'épisode de l'envoi des explorateurs est relaté, lui aussi, de façon différente : c'est le peuple qui aurait décidé d'envoyer des éclaireurs et Moché en aurait adopté l'idée (dans le livre de Bemidbar, c'était D.ieu qui l'ordonnait). Cependant, le manque de foi en D.ieu entraîne le peuple à refuser de monter en Israël. C'est ce qui va faire périr toute cette génération dans le désert durant quarante années.

Quatrième montée : Le peuple avait craint que leurs enfants ne meurent à la guerre. Eh bien ce sont les parents qui meurent et ce seront ces enfants, une génération plus tard, qui auront le mérite de vivre et d'entrer en Israël. Une partie du peuple avait regretté ses actes et avait voulu monter tout de suite en Canaan, contrairement à la décision divine. L'Emori les avait alors exterminés !

Cinquième montée : Après trente-huit années, la nouvelle génération s'apprête à entrer en Israël. Au sud, les Edomites, descendants d'Essav, sont des « petits-cousins ». Il n'est pas question de leur faire la guerre. Il faut donc passer par Eilat et remonter vers l'est. Les peuples de Moab et d’Amon, descendants de Loth, font  aussi « partie de la famille ». On ne peut leur faire la guerre. Plus au nord, Sihon, roi de l'Emori, empêche le peuple de passer.

Sixième montée : L’Emori est battu et son territoire conquis. Plus au nord encore, c'est le peuple du géant Og, dans le Bashan (actuelle Syrie) qui est battu et son territoire conquis lui aussi. Tous ces territoires sont attribués à deux tribus et demie : Gad,  Reuven et la moitié de celle de Menashé.

Septième montée : Ces trois tribus devront cependant s'associer à la conquête de l'ouest du Jourdain avant de s'en retourner à l'est. La conquête miraculeuse de l'est du Jourdain donne beaucoup de courage à Josué et au peuple qui s'apprêtent à conquérir la partie ouest.