NITSAVIM

Un Résumé de la Sidra "Nitsavim"

Par Michel Bensoussan

Juste avant l'entrée en terre de Canaan, Moché réunit tout le peuple et conclut une nouvelle alliance avec Dieu. Pourquoi ne pas se contenter de l'alliance déjà conclue au mont Sinaï 39 ans plus tôt ? Parce qu'il s'agit tout d'abord d'une nouvelle génération (la précédente est morte dans le désert) mais surtout aussi parce que le peuple rentre enfin sur sa terre. S'installer en terre d'Israël engage davantage Dieu et Son peuple. On dirait aujourd'hui que l'alliance a été "upgradée" ! Elle englobe et dépasse l'importance de la précédente. Ça n'est plus seulement un engagement d'ordre spirituel comme au Sinaï mais surtout une vie nationale bien ancrée dans le monde matériel. L'entrée en Israël qui dicte cette nouvelle alliance exige la responsabilité de tous. Chacun doit être "Nitsav" : debout, répondant "présent " à l'appel, engagé. C'est à ces "Nitsavim" que Moshé s'adresse.

Première montée : Chacun doit se sentir concerné par la nouvelle alliance, hommes, femmes, enfants, et par tous les statuts sociaux.

Deuxième montée : Dans cette alliance, le peuple s'engage à se soumettre à la volonté de Dieu, et Dieu s'engage à avoir un rapport particulier et exclusif avec le peuple d'Israël durant toute l'histoire du monde.

Troisième montée : Tout acte d'idolâtrie entraînera la malédiction détaillée dans la Sidra précédente.

Quatrième montée : Les bénédictions et les malédictions, les guerres, l'exil, aideront le peuple à retrouver le droit chemin. Au bout du compte aura lieu le grand retour du peuple vers Dieu et vers sa terre.

Cinquième montée : Ce retour, dans la mesure où il sera sincère et enthousiaste, sera accompagné des plus belles bénédictions.

Sixième montée : En fait, malgré l'impression de complexité et l'étendue des lois de la Torah, Dieu exige des choses très simples, concrètes et proches de l'homme.

Septième montée : En cas de rupture de l'alliance par le peuple, la terre d'Israël les rejettera tout le temps nécessaire qu'il faudra pour renouveler l'amour et le retour du peuple. L'alliance exige donc un choix permanent entre la bénédiction et la malédiction, entre la vie et la mort. Entre l'exil et le retour. Il faudra toujours choisir la vie.

Lectures de la Torah à Roch Hachana

Par Michel Bensoussan

  • Premier jour : (Berechit-chapitre 21- dans la Sidra Vayera), la lecture est divisée en cinq "montées".

Le "Yom Hazikaron"' – jour du souvenir – nous rappelons que Dieu s'est "souvenu" de la promesse faite à Sarah et lui donne un fils, Itzhak. Cet enfant vient après un long travail d'apprentissage de ses parents, Avraham et Sarah. C'est un enfant "miraculeux". Il n'aurait pas du naître puisque sa mère était stérile. Sa naissance et son existence ne vont pas de soi. Il ne pourra se contenter des lois naturelles. C'est en fait le premier enfant, qui doit être pour ses parents bien plus qu'un fils biologique. Il devra élaborer une nouvelle dimension de l'identité d'Israël, à la fois dans la continuité et à la fois en décalage par rapport à ce que ses parents ont initié. C'est donc aussi pour cela que le jour de Roch Hachana, anniversaire de la naissance du premier homme biblique Adam, nous lisons l'histoire de la naissance du premier "enfant" dans la lignée d'Israël.

Itzhak est circoncis à huit jours. Il grandit aux côtés de son demi-frère Ishmaël. Cette promiscuité ne plaît pas à sa mère Sarah, qui demande à Avraham de renvoyer Hagar et Ishmaël. Avraham obtempère. Un ange vient sauver et bénir Ishmaël.

Avimelekh est le roi philistin de la partie sud ouest de la terre de Canaan. Avraham conclut avec lui un pacte de non agression à Béer Sheva, où il habitera longtemps.

  • Le second jour (idem-chapitre 22). La lecture est aussi divisée en cinq "montées".

Nous lisons la suite de la lecture du premier jour, à savoir la ligature d'Isaac. Décidément, Isaac semble être vraiment "miraculé" puisqu'après avoir échappé à une "non naissance", le voici qu'il échappe à la mort ! La valeur de la vie humaine dépasse donc la simple biologie ! Cela oblige à découvrir des dimensions autres qui renvoient au divin.

Les rapports père-fils seront eux aussi bouleversés : le fils n'est pas la propriété de son père. Tout en le respectant, il devra développer sa propre vie, puisqu'il doit sa vie aussi à Dieu !  Avraham sacrifiera un bélier en lieu et place de son fils. C'est une des cornes de ce bélier qui permettra de sonner du chofar pour nous aider à continuer le travail enclenché par nos pères : spiritualité-transmission – et responsabilité personnelle.