PEKOUDE AKADEM

http://www.akadem.org/sommaire/paracha/5776/parachat-hachavoua-5776/pekoudei-l-univers-en-miniature-21-10-2015-74673_4611.php

Sidra Pekoude

" la sainteté"

Par Michel Bensoussan

Pour akadem 2016

  1. résumé de la sidra

 Notre sidra termine  le second livre de la thora, le livre de shemot, l'exode.

 Ce livre traite de trois sujets essentiels

  1. La sortie d'Egypte,
  2. Puis le don de la torah et des lois.
  3. et enfin, la construction du sanctuaire, le Michkan,

Cette troisième partie, celle de la construction du Michkan, comporte elle même cinq sidrot.

1.Terouma,

2.Tetsave –

3.Ki tissa- qui raconte aussi la faute du veau d'or-

4.puis Vayakhel

5.et enfin notre Sidra,: pekoude.

Durant ces cinq sidrot, le texte revient, au moins sept fois, sur la liste exhaustive  des -éléments qui composent- ce Michkan.(DOCUMENT 1)

la menora, le tabernacle, l'autel des sacrifices, les vêtements des cohanim etc.

  1. la première fois, c'est lorsque dieu explique a moise qu'il faut construire ce Michkan.
  2. Ensuite, le texte reviens sur cette liste lorsque dieu propose que ce soit Betsalael, qui en sera le maitre d'œuvre.
  3. une troisième fois, lorsque  moche en informe le peuple .
  4. une quatrième, lors de la construction de chaque pièce.
  5. une cinquième, et la, nous nous trouvons déjà dans notre sidra pekoude, lorsque chaque pièce construite est amenée, présentée a Moché.
  6. une sixième fois lorsque dieu indique que ce sera le premier Nissan que l'inauguration aura lieu.
  7. enfin une septième fois, tous ces éléments sont rappelés lors de l'inauguration elle même. le premier du mois de Nissan, presque un an après la sortie d'Egypte.

  a chaque fois, le texte détaille chaque objet ou vêtement sacerdotal. L'ordre dans lequel ces objets sont cités est parfois différent,

Leur description aussi, peut être différente. Heureusement d'ailleurs,  cela donne l'occasion, aux commentateurs d'intervenir pour expliquer ces petites différences.

 Mais en gros, la lecture de ces listes d'objets en détails, sept fois, laissent le lecteur perplexe, surtout dans un texte, celui de la thora, réputé pour être extrêmement concis.

  1. pekoude- le bilan

 je voudrais rajouter a cela une autre  difficulté: celle de traduire le titre, que nos sages ont donné a notre sidra: pekoude.

non pas que ce soit un apax, au contraire, cette racine pekoude- pakod, reviens plus de cent fois dans la thora. le problème, c'est qu'a chaque fois, cette racine a une autre signification

par exemple' il peut vouloir dire :\

  1. se souvenir. lorsque dieu se souvient de la promesse faite a Sarah(DOCUMENT 2)

 וה' פקד את שרה כאשר אמר ou la promesse faite par joseph que dieu se rappellera des juifs en Egypte et les fera sortir: פקוד יפקד אלוהים אתכם

  1. pakod peut aussi vouloir dire donner un ordre. un ordre, dans l'armée israélienne aujourd'hui se dit pekouda. un mefaked, le chef, qui ordonne.
  2. pakod peut aussi dire compter. )DOCUMENT 3) תפקוד אותם tu compteras le peuple.
  3. pakod peut aussi dire le manque : )DOCUMENT 4)  ויפקד מקום דוד lorsque David, brille par son absence a la table du roi Saül.

Voila déjà 4 sens différents dont il est difficile de trouver un point commun.

Le premier verset de notre sidra' utilise d'ailleurs deux fois ce terme, dans des acceptions apparemment  différentes! (DOCUMENT 5)

אלה פקודי המשכן. Voici le décompte des ustensiles du Michkan

 משכן העדות sanctuaire temoin

אשר פוקד על פי משה…, Ordonnés par moise.

Dans cette première traduction, pekoude c'est le compte, la liste des objets

 Mais c'est aussi l'ordre donné par moise!

 D'autres commentateurs comme Yonathan ben Ouziel traduit différemment: voici le compte מניין des objets du Michkan, comme moise les a comptés.

il traduit donc' dans les deux cas, pekoude par compte. Alors que dans la première traduction, plus classique' pekoude est traduit par deux mots différents:

voici le compte des objets du Michkan que moise a ordonné.

 Dans la seconde, moise n'est pas celui qui ordonne mais celui qui  compte!

La manière de compter,

 la façon de présenter les choses

n est parfois pas moins importante.

 celui qui ordonne de compter, celui qui fixe les règles selon lesquelles on va faire le bilan, va déterminer  en fait "ce qui va compter"!

 Compter les choses qui vont compter!

 Dans l'ordre qui aura un sens.

 Cela rappelle le problème de la subjectivité du journaliste ou de l'historien.

Comment et quoi raconter de l'histoire? Qu'est ce qu'il va en retenir? De quoi va-t-on se rappeler?

 il est impossible de se rappeler de tout.

 on se rappelle de ce qui compte. ou en tout cas, "comptera", ce dont on va se souvenir!.

un grand maitre du hassidisme, rabbi Mordekhay Yossef Layner, le Mey Hachiloah, propose comme traduction au mot pekoude:   בליטה

ce qui ressort,

 ce qui dépasse, le relief

ce qui est mis,  en exergue

 .ce qui se voit par ce qu'il sort de ce que l'on appelle l'ordinaire.

Même une absence peut être très remarquée comme lors du repas de Saul, l'absence de David avait  constituée  l'essentiel de toute la cérémonie!

il s'agit donc, dans notre sidra, de faire le bilan, ou plutôt, de savoir quoi et comment retenir de ce qui a été fait et vécu.

 le bilan de la construction du Michkan,  mais aussi, peut être, le bilan de tout ce second livre, de l'exode.

 Rappelons nous que tout a commencé par  ce fameux "lite motive" dicté par joseph a la fin du livre de berechit: (DOCUMENT 6)

פקוד יפקד אלוהים אתכם.

dieu ne vous laissera pas tomber!

les juifs sont complètement assimiles en Egypte. Presque plus  rien ne les différencie des autres égyptiens. et pourtant, dieu se souviendra, il va réveiller cette flamme endormie, il va remuer ciel et terre pour faire ressortir l'identité juive enfouie chez ces israélites plus égyptiens que les égyptiens, pour ensuite les faire, comme on dit,  sortir d'Egypte.

si on a pu sortie d'Egypte, si on a pu recevoir la thora, c'est grâce a cette capacité a se rappeler, a faire ressortir l'essentiel enfoui.

 le soucis, a présent, est de savoir ce que cela va donner, ce qui va en rester, ce que l'on va en retenir, ce qui va compter qu'est ce qui va être important et quel place cela prendra?

les sept listes d'objets, décrites si  longuement dans nos Parachot  sont autant de possibilités d'ordonner  tous ces enseignements. de les classer,

 selon celui qui les ordonne,

 et selon les différentes personnes qui  reçoivent cet ordre, cette ordonnance,

surtout lorsque l'on sait que ces objets représentent les éléments constitutifs de l'homme lui même.

c'est donc bien de bilan qu'il est question.

le texte va jusqu'a calculer la quantité d'or, d'argent ou de cuivre, utilisés dans la construction. mais la aussi, le décompte est.. Orienté:

On ne va pas compter les autres matériaux employés comme les peaux, les tissus, les pierres. L'or et le cuivre, oui. mais l'argent n'est compté que partiellement.ca n'est donc pas un bilan objectif. Peut être parce qu'il n'y a pas de vrai bilan objectif.

 Le bilan est la pour l'homme. Pour chaque homme. pour l'aider a prendre l'essentiel du passé, ce qui  l'aidera a vivre dans l'avenir.

en y regardant de plus prés, notre sidra est peut être aussi le bilan de toute la Thorah depuis son début, depuis la création du monde.

Comme dieu qui crée les différents éléments du monde, qui les ordonne, hé bien les hommes construisent et ordonnent les éléments du Michkan, microcosme de l'univers et microcosme de l'homme lui même. De plus, a la fin de la création du monde il est écrit (document 7)

ויכולו השמים והארץ וכל צבאם ויכל אלוהים ביום השביעי מכל מלאכתו אשר עשה

Les ciaos et la terre furent finis. En fait, le terme   "ויכולו" peut indiquer que le tout, a pris sens.

le septième jour, le shabbat, est le jour du bilan. celui ou on prend le temps de s'interroger sur ce qui a été réalisé, les six jours précédents pour tenter de donner un sens a tout cela.

et bien ici aussi, après la construction et la mise en place de tous les éléments du Michkan il est écrit

וַיְכַל מֹשֶׁה אֶת הַמְּלָאכָה:   (document 8)

Moche fini tout le travail. ou plus exactement, il donna un sens a tout ce travail terminé.

La fabrication du Michkan par l'homme, renvoie donc a la création du monde.

 Tous les travaux effectués pour la construction du Michkan seront interdits le shabbat

 Le bilan n'a pas pour seul objectif de raconter ce qui s'est passe, calculer combien cela a couté mais doit donner du sens a ce qui a été fait.

3- le nuage

mais puisqu'il est question de bilan, voyons ensemble les derniers versets de notre Sidra

(doc 9)

וַיְכַס הֶעָנָן אֶת אֹהֶל מוֹעֵד וּכְבוֹד יְקֹוָק מָלֵא אֶת הַמִּשְׁכָּן:

(לה) וְלֹא יָכֹל מֹשֶׁה לָבוֹא אֶל אֹהֶל מוֹעֵד כִּי שָׁכַן עָלָיו הֶעָנָן וּכְבוֹד יְקֹוָק מָלֵא אֶת הַמִּשְׁכָּן:

après la construction du Michkan ' un nuage' représentant la présence de dieu envahis le Miskhan. et , chose étrange,  Moché ne peut entrer dans ce Michkan!

le Michkan a été fait pour que l'humain puisse rencontrer dieu. dieu avait proposer de construire ce Michkan pour cela

:

 ושכנתי בתוכם(doc 10)

je résiderais parmi eux!

he bien une fois construit, même moise ne peut y entrer!

 un nuage l'en empêche!

bon, alors on attends que ce nuage s'en aille: voyons la suite:(doc 11)

(לו) וּבְהֵעָלוֹת הֶעָנָן מֵעַל הַמִּשְׁכָּן יִסְעוּ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל בְּכֹל מַסְעֵיהֶם:

(לז) וְאִם לֹא יֵעָלֶה הֶעָנָן וְלֹא יִסְעוּ עַד יוֹם הֵעָלֹתוֹ:

(לח) כִּי עֲנַן יְקֹוָק עַל הַמִּשְׁכָּן יוֹמָם וְאֵשׁ תִּהְיֶה לַיְלָה בּוֹ לְעֵינֵי כָל בֵּית יִשְׂרָאֵל בְּכָל מַסְעֵיהֶם:

 hé bien non' des que le nuage s'en va' c'est le signe qu'il faut démonter tout de suite le Michkan et prendre la route. le nuage est la tout le temps qu'on est installés.

 son départ indique qu'il faut partir et des qu'il s'arrête on s'installe.

et la nuit? he bien la nuit il est remplacé par une colonne de feu!

 encore moins pratique pour entrer!

mais alors quand est ce que moche peut entrer dans le Michkan? notre texte, a priori,  ne le dis pas. il dis, au contraire que moche ne peut y entrer!

 bon rachi nous rassure . moche va y entrer.

 d'ailleurs c'est dans le saint des saints, entre les deux chérubins que moise recevra la parole de dieu. et ce,  jusqu'a sa mort, pendant donc 39 années.

 mais alors pourquoi nous parler de ce nuage et de cette impossibilité d'entrer la ou on attendais justement la rencontre entre dieu et l'homme.?

  1. la sainteté

la réponse se trouve peut être dans le deuxième nom du Michkan: c'est a dire le mikdach. l'endroit saint.

 d'ou le nom du temple de Jérusalem qui remplacera le Michkan: le beit hamikdach.

dans mikdach' il y a la notion de Kedoucha, la sainteté.

 la sainteté' fait parti de ces notions tellement employées qu'on en oublie de les définir en termes simples pour savoir de quoi on parle

, je proposerais donc  de traduire la Kedoucha par la distance. comme le disent nos sages

קדושים תהיו- פרושים תהיו  ( DOC 12)

soyez saint, cela veut dire soyez séparés. cette  séparation doit  créer une distance

lorsque l'on nous dis que quelque chose est saint, on a l'impression qu'on nous interdit de l'approcher. c'est vrai. il ya souvent  interdiction de toucher, voire d'approcher . mais le but est très différent de ce que l'on imagine :si on ne doit pas toucher, c'est pas parce que c'est dangereux, ou parce qu' il faut s'en éloigner le plus possible. tout au contraire, c'est pour créer un lien qui soit porteur de sens! cela parait paradoxal mais cette distance exigée, est la pour que le lien soit le plus fort et le plus fécond possible

. toucher\ s'approprier par le contact, faire corps, réduire la distance, tue le rapport que j'aurais pu entretenir avec ce que représente l'objet ou le lieu.

 cela est encore plus vrai en ce qui concerne les rapports humains: pour qu'une relation porteuse de sens puisse s'installer entre deux personnes proches' il faut absolument  maintenir une distance.

on peut parler de respect, de pudeur, de liberté préservée,

 cela parait paradoxal mais la distance ainsi créée, est la condition d'un lien fructueux.

 le mariage est aussi appelé sanctification:

קידושין

car si l'un des époux croit posséder une fois pour toute l'autre, alors le lien va mourir assez vite! il faut garder la possibilité d'être surpris, d'être séduit, et même d'être contredit, pour qu'un rapport puisse porter des fruits et se développer dans la durée.

maintenir un lien de sainteté veut dire donc garder une distance pour permettre un lien plus fort.

il ya donc une contradiction entre le premier nom du sanctuaire:

  1. Michkan qui veut dire résidence, lieu de voisinage, en tout cas forte présence et promiscuité
  2. , et le second nom de ce même sanctuaire: le mikdach; le lieu qu'on l'on doit garder a distance!

en fait le premier nom, le Michkan, c'est le but: le lien avec le divin.

et le second nom, le mikdach, c'est  le moyen d'y parvenir: en gardant une distance!

nous comprenons maintenant pourquoi  la rencontre entre l'homme et dieu est interdite. alors que c'est le but ultime!

 la rencontre avec moche est d'abord rendu impossible. ca n'est qu'après avoir compris les impératifs de la sainteté, a savoir l'écart a maintenir, que dieu pourra inviter moche a pénétrer dans ce nuage, pour lui parler. mais ca, ca sera au tout début de la paracha de la semaine prochaine! en attendant, il faut calmer les ardeurs mystiques d'une rencontre immédiate , surtout après la catastrophe de  la faute du veau d'or.

voila, on a donc fait le bilan d'une long cheminement, depuis l'état d'esclave en Egypte jusqu'a  la possibilité d'une proximité avec dieu. on a même pensé être arrivé a l'aboutissement de la création du monde. et voila qu'a la tout fin de ce deuxième livre, dieu dit "stop"! interdit d'entrer!

Les risques d'idolâtrie menacent trop, tout élan religieux.

 Surtout lorsqu'on se croit tout prés du but. Surtout a l'heure des bilans !le travail accompli. Tout content  de soi

C'est la qu'il faut faire une pause, mettre de la distance et attendre patiemment l'appelle qui  n'aura donc lieu que dans un troisième livre, celui de Vaykra, la semaine prochaine!

Conclusion

Peut être qu'en nous invitant à faire le bilan, notre paracha nous invite a nous interroger sur le problème du juste rapport, de la bonne distance, entre l'homme et les choses, entre l'homme et les  idées, entre L'homme et  dieu.et surtout  entre les hommes entre eux.

Sortir d'Egypte, se révèle être l'injonction de ne pas être aliéné. A garder une  distance, être libre. C'est cette exigence de distance ,qui semble  s'appeler "sainteté", la kedoucha.

merci

DOCUMENTS:

 

1 TABLEAU EN FRANCAIS Liste des ustensiles du Miskhan dans les cinq Parachot de l'Exode

        TABLEAU EN HEBREU SUR LE MEME SUJET סדר כלי המשכן בפרשיות

  1. Berechit 21-1: וַיקֹוָק פָּקַד אֶת שָׂרָה כַּאֲשֶׁר אָמָר וַיַּעַשׂ יְקֹוָק לְשָׂרָה כַּאֲשֶׁר דִּבֵּר:
  1. bemidrar 4-29 :בְּנֵי מְרָרִי לְמִשְׁפְּחֹתָם לְבֵית אֲבֹתָם תִּפְקֹד אֹתָם:
  1. Samuel 1- chap 20-verset 25:

וַיֵּשֶׁב הַמֶּלֶךְ עַל מוֹשָׁבוֹ כְּפַעַם בְּפַעַם אֶל מוֹשַׁב הַקִּיר וַיָּקָם יְהוֹנָתָן וַיֵּשֶׁב אַבְנֵר מִצַּד שָׁאוּל וַיִּפָּקֵד מְקוֹם דָּוִד:

  1. Chemot 38- 21:אֵלֶּה פְקוּדֵי הַמִּשְׁכָּן מִשְׁכַּן הָעֵדֻת אֲשֶׁר פֻּקַּד עַל פִּי מֹשֶׁה עֲבֹדַת הַלְוִיִּם בְּיַד אִיתָמָר בֶּן אַהֲרֹן הַכֹּהֵן:

6.Berechit chap 50 vers 24:  וַיֹּאמֶר יוֹסֵף אֶל אֶחָיו אָנֹכִי מֵת וֵאלֹהִים פָּקֹד יִפְקֹד אֶתְכֶם וְהֶעֱלָה אֶתְכֶם מִן הָאָרֶץ הַזֹּאת אֶל הָאָרֶץ אֲשֶׁר נִשְׁבַּע לְאַבְרָהָם לְיִצְחָק וּלְיַעֲקֹב:

7.berechit  chap 2 ver 1 et 2:וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ וְכָל צְבָאָם                             :

וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי מִכָּל מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה:

  1. chemot 40-33:

 וַיָּקֶם אֶת הֶחָצֵר סָבִיב לַמִּשְׁכָּן וְלַמִּזְבֵּחַ וַיִּתֵּן אֶת מָסַךְ שַׁעַר הֶחָצֵר וַיְכַל מֹשֶׁה אֶת הַמְּלָאכָה:

9: Chemot 40-34et 35

(לד) וַיְכַס הֶעָנָן אֶת אֹהֶל מוֹעֵד וּכְבוֹד יְקֹוָק מָלֵא אֶת הַמִּשְׁכָּן:

(לה) וְלֹא יָכֹל מֹשֶׁה לָבוֹא אֶל אֹהֶל מוֹעֵד כִּי שָׁכַן עָלָיו הֶעָנָן וּכְבוֹד יְקֹוָק מָלֵא אֶת הַמִּשְׁכָּן:

10: chemot 25-8:   וְעָשׂוּ לִי מִקְדָּשׁ וְשָׁכַנְתִּי בְּתוֹכָם:

11: chemot 40- 36 et suivants:

 (לו) וּבְהֵעָלוֹת הֶעָנָן מֵעַל הַמִּשְׁכָּן יִסְעוּ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל בְּכֹל מַסְעֵיהֶם:

(לז) וְאִם לֹא יֵעָלֶה הֶעָנָן וְלֹא יִסְעוּ עַד יוֹם הֵעָלֹתוֹ:

(לח) כִּי עֲנַן יְקֹוָק עַל הַמִּשְׁכָּן יוֹמָם וְאֵשׁ תִּהְיֶה לַיְלָה בּוֹ לְעֵינֵי כָל בֵּית יִשְׂרָאֵל בְּכָל מַסְעֵיהֶם:

12 rachi vaykra 19-2:  קדשים תהיו – הוו פרושים מן העריות ומן העבירה

 

שמות פרק לח

(כא) אֵלֶּה פְקוּדֵי הַמִּשְׁכָּן מִשְׁכַּן הָעֵדֻת אֲשֶׁר פֻּקַּד עַל פִּי מֹשֶׁה עֲבֹדַת הַלְוִיִּם בְּיַד אִיתָמָר בֶּן אַהֲרֹן הַכֹּהֵן:

יונתן שמות פרק לח

(כא) אִלֵין מִנְיָנֵי מַתְקַלְוָן וּסְכוּמְהוֹן דְּמַשְׁכְּנָא דְסַהֲדוּתָא דְאִתְמְנִיוּ עַל פּוּם מֵימְרָא דְמשֶׁה בְּ

 

שמות פרק מ

(לד) וַיְכַס הֶעָנָן אֶת אֹהֶל מוֹעֵד וּכְבוֹד יְקֹוָק מָלֵא אֶת הַמִּשְׁכָּן:

(לה) וְלֹא יָכֹל מֹשֶׁה לָבוֹא אֶל אֹהֶל מוֹעֵד כִּי שָׁכַן עָלָיו הֶעָנָן וּכְבוֹד יְקֹוָק מָלֵא אֶת הַמִּשְׁכָּן:

(לו) וּבְהֵעָלוֹת הֶעָנָן מֵעַל הַמִּשְׁכָּן יִסְעוּ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל בְּכֹל מַסְעֵיהֶם:

(לז) וְאִם לֹא יֵעָלֶה הֶעָנָן וְלֹא יִסְעוּ עַד יוֹם הֵעָלֹתוֹ:

(לח) כִּי עֲנַן יְקֹוָק עַל הַמִּשְׁכָּן יוֹמָם וְאֵשׁ תִּהְיֶה לַיְלָה בּוֹ לְעֵינֵי כָל בֵּית יִשְׂרָאֵל בְּכָל מַסְעֵיהֶם:

 

במדבר פרק ז פסוק פט

וּבְבֹא מֹשֶׁה אֶל אֹהֶל מוֹעֵד לְדַבֵּר אִתּוֹ וַיִּשְׁמַע אֶת הַקּוֹל מִדַּבֵּר אֵלָיו מֵעַל הַכַּפֹּרֶת אֲשֶׁר עַל אֲרֹן הָעֵדֻת מִבֵּין שְׁנֵי הַכְּרֻבִים וַיְדַבֵּר אֵלָיו: פ

אבן עזרא – הפירוש הקצר שמות פרק מ

(לה) ולא יכול משה לבוא אל אהל מועד – באותה שעה, עד שקרא אליו השם מאהל מועד,

BO AKADEM

Sidra Bo

Pour Akadem

Par Michel Bensoussan

la préparation a la loi orale

1/ Résumé de la Sidra

Notre Sidra  ,Bo,  est primordiale puisqu'elle raconte la sortie d'Egypte.

Elle débute par les trois dernières plaies d'Egypte. Les sauterelles, l'obscurité et les nouveaux nés. Ensuite, Dieu dicte a Moise les premières lois de la Thorah. Jusque la, la Thorah racontait  des histoires. A partir de notre Sidra l'aspect narratif de la Thorah, se conjugue avec des mitsvoth, des commandements concrets. D'ailleurs, si la Thorah  n'avait été qu' un livre de commandements, elle aurait pu débuter par notre Sidra et pas par Berechit la création du monde (doc 1)

Nous nous trouvons a 15 jours de la sortie d'Egypte.' il faut expliquer ce qui doit se passer, le premier du mois' puis le 10 du mois, puis le soir du 15. les préparatifs de la sortie et du sacrifice pascale qui aura lieu le soir même de la sortie' le 15 de ce mois de Nissan

.ce sont donc les lois du "pessah mitsraym"'le pessah d'Egypte, le premier pessah vécu en Egypte.

Puis, dieu explique  a moise les lois du " pessah dorot'  c'est a dire les lois de la fête de pessah qui sera fêtée par les générations a venir, tout au long de l'histoire, le pessah que l'on fête encore aujourd'hui.

Ensuite, la sortie  d'Egypte, est décrite en détails, dramatique, précipité, et grandiose.

En fin, la Sidra se termine par deux petits textes qui relient la sortie d'Egypte, les lois concernant les premiers nés et la mitsvah des phylactères, les tefillins.

 ces deux textes, sont d'ailleurs inscrits, a l'intérieur des tefillins, aux cotes des deux textes du  Chema Israël

voila. le sujet de notre Sidra est donc bien  la sortie d'Egypte.

 pourtant, je voudrais vous proposer l'idée suivante: au delà de la sortie d'Egypte, dieu voudrais préparer le peuple  a la  loi orale.

 classiquement, la loi orale , c'est l'explication, le commentaire perpétuel de la loi écrite.

or, la loi écrite, ne sera transmise,  au mont Sinaï, que dans  50 jours , bien après la sortie d'Egypte.

en principe, il n'est donc pas question de loi orale, tant qu'il n' y a pas de loi écrite.

 cependant, pour être capable d'être le véhicule de la loi orale, il faut être. un homme créatif, un homme  responsable ,bref un homme libre

 .recevoir la loi écrite lorsque l'on est  intérieurement aliénés, soumis a des dogmes et content de l'être, entièrement passifs face a la loi imposée, serait très dangereux.

 il faut donc, avant même de recevoir une loi, être a même de le faire en tant qu'hommes libres. pour ne pas transformer la loi écrite en une sorte d' idolâtrie!!

D'ailleurs, les dix commandements reçus au mont Sinaï, pierres angulaires de la loi écrite, rappellent, des le début, la sortie d'Egypte et l'interdiction d'idolâtrie.

Avant de recevoir la loi écrite il faut être capable d'être le vecteur de la loi orale

hé bien, en parallèle a la sortie, physique, d'Egypte, c'est une préparation a recevoir la loi orale qui se dessine en filigrane dans le texte.

 je voudrais essayer de vous le montrer par des exemples concrets

  1. la sanctification du temps

commençons par le plus connu :

La première mitsvah de la Thorah' donnée au peuple d'Israël' se trouve donc dans notre sidra. elle concerne l'établissement du calendrier juif. il est basé sur les cycles lunaire mais il doit tenir compte aussi des saisons pour que la fête de pessah tombe toujours au printemps.il tient compte, donc, aussi , du cycle de révolution autour du soleil. c'est la première originalité de ce calendrier:   il est a la fois basé sur la lune(comme dans l'islam) mais aussi sur le soleil

 ( comme dans le monde chrétien). mais je voudrais relever une autre originalité de ce commandement, c'est a mon sens'  une véritable  révolution qui s' opère dans le rapport entre dieu et les hommes:. jusque la, le créateur, tout puissant , dirige le monde et en fixe les règles. hé bien, a partir de la, il délègue aux hommes la possibilité de fixer et de sanctifier le temps .c'est un grand tribunal.qui, en fonction  de critères très divers, déterminera le nombre de mois:12 ou 13 chaque année et le nombre de jours de chaque mois 29 ou 30.

 ainsi, les fêtes juives,  qui sont  une sorte de  rendez vous entre l'homme et dieu, seront fixées en association ,entre dieu' qui donne la date et l'homme' qui détermine quand cela aura effectivement lieu.

Cette première mitsvah, donne donc le ton: Dieu ne cherche pas a étendre son pouvoir sur les hommes. Au contraire, par les mitsvoth, c'est une sorte de collaboration, une prise de responsabilité de la part des hommes, dans le fonctionnement du monde qui est exigée

3 la matsa

le second point que je voudrais étudier est la mitsvah, le commandement' de manger, a pessah, de la Matsah, c'est a dire du pain azyme, non levé.

lisons le texte:(doc 2)

שמות פרק יב

(ח) וְאָכְלוּ אֶת הַבָּשָׂר בַּלַּיְלָה הַזֶּה צְלִי אֵשׁ וּמַצּוֹת עַל מְרֹרִים יֹאכְלֻהוּ:

au chapitre 12 verset 8: vous mangerez l'agneau pascal, ce soir la de la sortie d'Egypte, grillé, avec des matsot et des herbes amères.

dieu ordonne donc que l'agneau soit mangé avec des matsot, du pain azyme,

.

quelques versets plus loin il est ecrit:(doc 3)

שמות פרק יב

(טו) שִׁבְעַת יָמִים מַצּוֹת תֹּאכֵלוּ אַךְ בַּיּוֹם הָרִאשׁוֹן תַּשְׁבִּיתוּ שְּׂאֹר מִבָּתֵּיכֶם כִּי כָּל אֹכֵל חָמֵץ וְנִכְרְתָה הַנֶּפֶשׁ הַהִוא מִיִּשְׂרָאֵל מִיּוֹם הָרִאשֹׁן עַד יוֹם הַשְּׁבִעִי:

ici donc' au chap 12 verset 15' dieu ordonne  aux juifs des générations a venir, qui fêteront pessah:

pendant sept jours vous mangerez des matsot. des le premier jour il n' y aura plus de levain dans vos maison car quiconque mangera du pain levee sera retranchee du peuple

ensuite, moise transmet les ordres aux enfants d'israel. et tout se passe comme prévu. ils font le sacrifice de l'agneau, et le mange.   tout comme il faut.

mais est- ce qu'ils  ont alors mangé des matsot? ,

 le texte dit (doc 4)

שמות פרק יב

(לט) וַיֹּאפוּ אֶת הַבָּצֵק אֲשֶׁר הוֹצִיאוּ מִמִּצְרַיִם עֻגֹת מַצּוֹת כִּי לֹא חָמֵץ כִּי גֹרְשׁוּ מִמִּצְרַיִם וְלֹא יָכְלוּ לְהִתְמַהְמֵהַּ וְגַם צֵדָה לֹא עָשׂוּ לָהֶם:

au chapitre 12verset 39' après la sortie, il écrit qu'ils ont fait cuire la patte a pain qu'ils ont sorti d'Egypte sous forme de matsot, et pas sous forme de pain, parce qu'ils furent renvoyées d'Egypte et ne pouvaient pas s'attarder . le patte n'a donc pas eu le temps de lever.

c'est cela qui m'intéresse: pourquoi le texte nous raconte cela? ils avaient, on l'a lu tout a l'heure, l'obligation formelle de manger des matsot'. pourquoi nous dire qu'ils ont mangé des matsot par manque de temps?? pourquoi ne pas dire que c'est parce que dieu le leur avait demandé? est-ce pour les blâmer, parce qu'ils n'avaient pas l'intention d'en manger. voulaient -ils manger du pain comme d'habitude mais ca leur est sorti des matsot!?

ce qui est encore plus étonnant, c'est ce que nous disons nous même, le soir de pessah dans la hagadah: (doc 5)

מצה זו שאנו אוכלים על שום מה? על שום שלא הספיק בצקם של אבותנו להחמיץ!

pourquoi mangeons nous de la matsa? parce que la patte a pain de nos ancêtres n'a pas eu le temps de lever.

mais nous aussi avons l'obligation de manger de la matsa' on l'a vu aussi.

nous devrions dire:   " nous mangeons de la matsa parce que dieu nous a ordonner d'en manger ce soir"!!

non, nos sages, rédacteurs de la haggadah, ont choisi la raison que l'on trouvait déjà incongrue toute a l'heure, a savoir, le manque de temps et pas l'ordre de dieu.

Essayions de comprendre ce qui ce passe: dieu ordonne. Les juifs agissent, certes dans le même sens, mais pour des raisons' je dirais " conjoncturelles" . He bien la référence, la raison donnée a  l'action n'est pas l'ordre de dieu mais les circonstances de sa réalisation! Même si, a priori, ils n'avaient pas l'intention d'appliquer l'ordre, il sont arrivés a l'appliquer et c'est cela qui compte!!

 une loi  va d'ailleurs dans ce sens (doc 6)

אכל מצה בלא כונה כגון שאנסוהו גוים או לסטים לאכול, יצא ידי חובתו,

( רמב"ם הלכות חמץ ומצה פרק ו הלכה ג )

: si un juif mange de la matsa, le soir de pessah  mais  sans le faire exprès, sans en avoir l'intention, he bien, il a quand même accompli la mitsvah!

 en  hébreu , pour dire qu'il a accompli son devoir,' on dit qu'il "est sorti". sorti de l'obligation d'en manger. le jeu de mot est percutent il est sorti, d'Egypte, c'est l'essentiel. peut importe ses motivations!

Tout ce passe comme si la mitsvah retrouve son véritable sens. lorsque les hommes eux même découvrent le projet et l'intention divine  et les réalisent "naturellement" .

 alors, nos sages, les auteurs de la haggadah, préfèrent que nous citions la raison du manque de temps, la raison humaine,  plutôt que l'ordre, dépassé par l'histoire humaine .

 Cela expliquerai pourquoi le zohar, traduit le terme de mitsvah, par "conseil".

 Comme si Dieu avait dit :"' Ecoutez, pour saisir le sens profond de la sortie d'Egypte, vous devriez manger des matsot.

Mais lorsque le peuple vit cette sortie, qu'il vit l'urgence et la précipitation  de la sortie   et qu'il vit les conséquences de cette précipitation, a savoir, surtout  ne pas rater l'occasion de sortir d'exile, alors c'est cette raison la ,qui est citée dans la haggadah.

cela me rappelle une anecdote:

un soir  de fête d'indépendance en Israël, Yom haatsmaout, mon fils me demande pourquoi fête- t -on ce soir a la synagogue ?

j'ai alors en tète deux réponses possibles:

1 soit lui dire que cela fait deux mille ans que l'on a attendu ce moment, qu'il est une mitsvah de venir en terre d'Israël et d'y construire un pays, lui raconter les prophéties et les prières..

2 ou alors, lui expliquer comment est né le mouvement sioniste, sans rapport direct avec l'aspect religieux, que des juifs se sont donnés corps et âme a la guerre et a la reconstruction du pays, que Ben Gourion a décidé un jour de 5 yar de  réunir, dans l'urgence  le conseil et proclamer l'indépendance.

entre ces deux réponses, possible je me suis souvenu de ce passage de la Thorah que l'on a étudié maintenant et de la haggadah ou nos sages ont choisi le manque de temps plutôt que l'ordre divin.

en fait, la première il l'a connaissait. je lui ai donné la seconde.

On a non seulement suivi l'ordre' ou comme le dit le zohar, le conseil de Dieu ,mais  on l'a vécu,  on l'a réalisé  concrètement. Le conseil deviens alors second par rapport a la réalisation elle même!!

Imaginons, le soir de la sortie d'Egypte, des juifs, très pieux, qui discuteraient de la meilleur façon de fabriquer des matsot super cachères ,exactement  comme Dieu l'a ordonnée a Moise. ils y mettent tant d'application et  y passent tellement de temps, qu'ils rateraient la sortie!!ils resteraient en Egypte! Pieux,  mais pas délivrés!!!.

Un midrash raconte d'ailleurs qu'une  grande partie des juifs ne sont pas sortis d'Egypte (doc 7) .Comme a chaque sortie d'exile, ce ne sont pas les plus pieux qui excellent dans l'action déterminante!

4 les quatres fils de la hagada

restons si vous le voulez bien dans le texte de la haggadah. un autre passage très connu traite de 4 sortes d'enfants. כנגד ארבעה בנים דיברה תורה אחד חכם אחד רשע אחד תם ואחד שאינו יודע לשאול (doc 8)

La Thorah a parlé de 4 sortes d'enfants: le juste, le méchant, le simple et celui qui ne sait pas questionner. He bien justement trois de ces enfants sont cités dans notre Sidra:

En fait le texte de la Thorah ne parle pas de sage ou de mecreant. Le texte dit

(doc9)

שמות פרק יב

(כו) וְהָיָה כִּי יֹאמְרוּ אֲלֵיכֶם בְּנֵיכֶם מָה הָעֲבֹדָה הַזֹּאת לָכֶם:

(כז) וַאֲמַרְתֶּם זֶבַח פֶּסַח הוּא לַיקֹוָק אֲשֶׁר פָּסַח עַל בָּתֵּי בְנֵי יִשְׂרָאֵל בְּמִצְרַיִם בְּנָגְפּוֹ אֶת מִצְרַיִם וְאֶת בָּתֵּינוּ הִצִּיל וַיִּקֹּד הָעָם וַיִּשְׁתַּחֲווּ:

Il y a donc quatre endroits dans la thorah (trois dans notre paracha) ou il est question d'enfant qui pose des questions et la Thorah elle même nous donne les réponses a donner a chacune.

Or, le texte de la haggadah prend d'énormes libertés par rapport aux injonctions clairs  de la Thorah.

D'abord, elle donne des noms, des qualificatifs, a chaque sorte de question. il n'est pas question de sage ou de mécréant dans la Thorah / mais encore plus troublant, la haggadah,  donne  des Reponses differentes de celles donnees par la thorah . elle fait poser la question de la thorah et donne une reponse prise ailleurs ou meme inventee' come pour la reponse au sage.il suffit de juxtaposer les textes de la thorah et de la hagadah(doc 11) pour se rendre conte du traitement tres libres des injonctions tres precises de la thorah qui ne sont pas respectees par la Magadha!!

Doit -on crier au scandale?

La loi orale, dont la haggadah fait partie contredirai a ce point le texte de la Thorah écrite?

D'ailleurs' il n'y a pas un seul texte de la haggadah, il y a plusieurs textes, plusieurs versions, y compris a propos des 4 fils, de leurs appellation et des réponses a données aux questions.(document)

Aujourd'hui le texte est assez uniformisé mais nos sages ont eu des avis divergents et différentes versions avaient cours dans l'histoire.

 mais il n'y a pas du tout a s'offusquer des différentes versions, comme des divergences d'opinions dans le Talmud a ce sujet, ni même s'offusquer des libertés prises par nos sages par rapport au texte de la Thorah elle même. Citons par exemple l'injonction de la Thorah(doc 10)

 שֶׁבֶר תַּחַת שֶׁבֶר עַיִן תַּחַת עַיִן שֵׁן תַּחַת שֵׁן כַּאֲשֶׁר יִתֵּן מוּם בָּאָדָם כֵּן יִנָּתֶן בּוֹ: ויקרא פרק כד פסוק כ

"œil pour œil' dent pour dent, blessure contre blessure, handicap contre handicap" qui a été atténuée par la loi orale en indemnités pécuniaires et l'interdiction formelle de provoquer des dommages corporels en réponse a un dommage similaire.(doc 11)

תניא, ר' דוסתאי בן יהודה אומר: עין תחת עין – ממון, (תלמוד בבלי מסכת בבא קמא דף פג עמוד ב )

hé bien oui, il y a donc des écarts entre le texte de la loi écrite, et ce que nos sages nous enseignent dans la loi orale. certes chaque différence est justifiée, expliquée. mais différences il y a . et ce qui prime, pour les juifs de chaque génération, ce sont les décisions des sages adaptés a cette génération. cela a été déjà prévu dans la loi écrite elle même. en fait nos sages ne vont pas a l'encontre de la loi écrite, ils font ce que nous devons faire, pour accomplir la volonté de dieu, c'est a dire, faire vivre la loi orale et l'appliquer humainement, dans chaque cas.

4 la loi orale

Revenons  au tout  début de notre Sidra: dieu explique a moise la raison de toutes les plaies d'Egypte: ( doc 12)

למען תספר באוזני בנך ובן בנך את אשר התעללתי במצרים…

A fin que tu racontes a ton fils et a ton petit fils ce que j'ai fait a l'Egypte( doc 12)

Quoi? les plaies d'Egypte n'avaient pas pour seul but' de frapper l'ennemi jusqu'a la victoire et faire sortie Israël?? Non, c'était surtout pour faire vivre, au peuple d'Israël,  des événements qui marqueraient leurs esprits et leur vécu, au point de transmettre a leurs enfants ces expériences. L'expérience de la manifestation du Dieu créateur dans le monde et l'histoire, l'expérience de la possibilité de casser des paradigmes. L'expérience de la sortie vers autre chose que le monde auquel on est habitué voire asservi.

 He bien, des les premiers versets de notre Sidra, il me semble que le message est clair: l'essentiel, c'est la loi oral. Raconter a ses enfants. Mais pas seulement raconter: vivre, comprendre, et ensuite enseigner .je vais essayer de m'expliquer:

Je définirais la loi écrite, comme étant tout ce que je reçois. Ce qui a été écrit avant moi. toute la tradition reçue. Tout cela je dois le recevoir , l'étudier, le réaliser, le vivre.

La loi orale, c'est ma réaction a tout cela. Comment je comprend et vit la loi écrite. La loi orale c'est mon apport personnel a toute la tradition reçue et vécue. C'est cela que je transmet a mes enfants, au monde, après moi. Pour mes enfants, mon enseignement fera partie  de la loi écrite qu'il on reçu. Ils auront a leur tour a la recevoir, a la vivre  a leur manière  pour en faire ensuite leur loi orale a eux…de tout temps nos sages ont commenté, interprété, légiféré, en fonction de leur apport personnel, a la tradition reçue. ce qui d'ailleurs a provoquer des divergences entre eux. mais des règles ont fixé une manière de faire, pour tous, la halakha. mais chacun avait raison. chacun a fait vivre , a sa manière, la loi écrite. c'est la richesse même de la loi orale.

La qualité principale de la loi écrite, c'est sa capacité a suscite la réaction de l'homme. C'est a dire a suscite la production de loi orale.sa capacité a interpeler l'homme, ne pas le laisser indifférent, le transformer, de receveur, en acteur, responsable et créatif.

Alors, non, il ne faut pas être offusqué par les différences et les soi-disant "libertés" que nos sages prennent par rapport a la loi écrite. Au contraire, ils appliquent la volonté de dieu en prenant leur responsabilité de réagir a l'ordre divin, le traduire dans la réalité.

Notre Sidra, a toujours été  considérée, évidement a juste titre, comme l'histoire de la sortie d'Egypte. Il me  semble que quelque chose de plus profond s'y passe: c'est la naissance de la loi orale. avant même le don de la Thorah, l'injonction faite a l'homme de réagir, de prendre ses responsabilités face au monde. de répondre a l'appel de dieu. la, est peut être le  véritable enjeu de la  sortie d'Egypte: la  sortie de l'aliénation.  être esclave de pharaon  être esclave de tout dogme qui fige et déresponsabilise l'homme c'est tuer la loi orale. La loi orale, c'est l'exigence de dieu que l'homme soit libre. "afin que tu racontes a ton fils.". "que ton fils te questionne". que toi même tu te questionne.que tu saches prendre, a temps, tes responsabilités.  la Thorah est une invitation de dieu a participer, avec lui , a l'élaboration du monde ,vivre l'histoire' apprendre l'histoire' faire l'histoire. Dieu a créé le monde par la parole .He bien c'est  par la parole, sa parole ,que  l'homme est lui aussi acteur. pe ssah peut dire, en hébreu " la bouche qui parle". bien au delà du "peuple du livre", il semble que nous soyons donc  plutôt le peuple de la loi orale.

merci

documents

1 (facultatif car pas en rapport direct avec le sujet traité)

1: רש"י בראשית פרק א פסוק א

(א) בראשית – אמר רבי יצחק לא היה צריך להתחיל [את] התורה אלא (שמות יב ב) מהחודש הזה לכם, שהיא מצוה ראשונה שנצטוו [בה] ישראל, ומה טעם פתח בבראשית, משום (תהלים קיא ו) כח מעשיו הגיד לעמו לתת להם נחלת גוים, שאם יאמרו אומות העולם לישראל לסטים אתם, שכבשתם ארצות שבעה גוים, הם אומרים להם כל הארץ של הקב"ה היא, הוא בראה ונתנה לאשר ישר בעיניו, ברצונו נתנה להם וברצונו נטלה מהם ונתנה לנו:

2 chemot chap 12- 8 (dans le texte)

3 chemot chap 12- vers 15 (dans le texte)

4 chemot  chap 12 verset 39 (dans le texte)

5:מצה זו שאנו אוכלים על שום מה? על שום שלא הספיק בצקם של אבותנו להחמיץ!

pourquoi mangeons nous de la matsa? parce que la patte a pain de nos ancêtres n'a pas eu le temps de lever.

6 maimonide "yad hahazaka" hilkhot hametz ou matsa chap 6 halakh 3

( רמב"ם הלכות חמץ ומצה פרק ו הלכה ג )

7 mekhilta de rabi ychmael – bo-

7: מכילתא דרבי ישמעאל בא – מס' דפסחא פרשה יב ד"ה והיה כי

וחמושים עלו בני ישראל אחד מחמשה וי"א אחד מחמשים וי"א אחד מחמש מאות עלו

8 hagadah de pessah

9  tableaux ci joints

les quatres fils dans la thorah

les quatre fils dans la hagadah

10: ויקרא פרק כד פסוק כvaykra chap 24 vers 20

11: תלמוד בבלי מסכת בבא קמא דף פג עמוד ב )

11: talmud baba kama 83 b

12 chemot chap 10 varset 2

ב) וּלְמַעַן תְּסַפֵּר בְּאָזְנֵי בִנְךָ וּבֶן בִּנְךָ אֵת אֲשֶׁר הִתְעַלַּלְתִּי בְּמִצְרַיִם וְאֶת אֹתֹתַי אֲשֶׁר שַׂמְתִּי בָם וִידַעְתֶּם כִּי אֲנִי יְקֹוָק:

 

 

 

 

 

 

KI TISSA

Un titre, une paracha : Ki tissa

Par Michel Bensoussan

Un résumé

Moshé reçoit l'ordre de prélever un demi-shekel lorsqu'il devra compter (ki tissa) les enfants d'Israël. Cela servira à financer les sacrifices et l'entretien du Mikdash (par la suite, ce demi shekel sera, plus tard, prélevé aux alentours de Pourim, avant le début de chaque année). Moshé reçoit l'ordre de construire le dernier ustensile manquant au Michkan : le « Kior », petit réservoir d'eau pour l'ablution des pieds et des mains des cohanim à l'entrée du Kodech. Moshé reçoit l'ordre de préparer l'huile lustrale qui enduira tous les ustensiles du Michkan,  ainsi que les cohanim, afin de les sanctifier avant leur entrée en fonction. Betsalel est choisi pour être le maître d'œuvre de la construction du Michkan. Cette construction, et ses 39 travaux, devront d'ailleurs être interrompus le jour du shabbat.

Ces recommandations sont les dernières reçues par Moshé au sommet du mont Sinaï. Il doit à présent (le 17 Tammouz), 40 jours après le spectaculaire don de la Torah (le 6 Sivan), redescendre vers le peuple. Mais entre temps, en bas, Aaron avait beaucoup de mal à contenir l'impatience du peuple. Un malentendu à propos de l'heure d'arrivée de Moshé avait déclenché un soulèvement général. Un veau en or est fabriqué et le peuple commence à l'adorer. En voyant cela, Moshé jette de ses bras les Tables de la Loi qu'il avait reçues et les brise. C'est la plus grande crise à laquelle le peuple est confronté. Sur ordre de Moshé les Lévi tuent les fauteurs de troubles. Il y a trois mille morts. Le veau d'or est détruit. Moshé implore le pardon de Dieu et  prononce les treize attributs de miséricorde qui sont, jusqu'à nos jours, invoqués dans nos prières. Dieu accorde son pardon et demande à Moshé de remonter sur le Sinaï 40 jours supplémentaires pour recevoir deux autres Tables de la Loi. Lorsque Moshé est descendu, son visage irradiait à tel point qu'il devait mettre un masque pour protéger les personnes qui le voyaient.

Réflexions à propos du titre

Ki Tissa, littéralement : « lorsque tu élèveras… la tête des enfants d'Israël » est généralement traduit par « lorsque tu voudras compter… ». Or, il y a un second terme, difficile à traduire lui aussi, dans le même verset : « Lifkod », généralement traduit par « compter », ou parfois aussi « se souvenir de », ou même « donner un ordre ». Ou plus rarement « se faire remarquer par son absence ». Dans tous les cas, une personne en particulier est mise en exergue. Elle sort de l'ensemble. Lorsqu'elle n'est qu'un élément  d'un groupe ou d'un peuple, la personne est protégée par cet anonymat. En la comptant, elle commence certes, à compter ! Mais elle est aussi sujette au jugement (pas toujours bienveillant) des autres. Une « tête élevée » peut donc être source de promotion ou de son contraire ! Lorsque Joseph avait prédit l'avenir des deux ministres de Pharaon, il avait dit à l'un que « sa tête serait élevée » et qu'il serait réhabilité dans ses fonctions. S’adressant à l'autre, il avait utilisé le même terme : « sa tête sera élevée »… pour être pendue !!

Moshé doit donc être conscient de la lourde tache qui lui incombe lorsqu'il va compter chaque personne. C'est comme s'il « recevait » la responsabilité de cet acte (cf. Onkelos et Rachi). Comme si donner un ordre à quelqu'un devait responsabiliser autant que d'en recevoir un. D'autre part, recevoir un commandement, une bénédiction, recevoir la Torah, comporte aussi énormément de risques. Une tête élevée, cela peut faire « tourner la tête » ou même nous la faire perdre ! C'est peut-être la raison pour laquelle nos Sages ont donné ce titre à la Sidra qui relate la faute du veau d'or.

Un résumé PAR MONTEES  de la Sidra : Ki Tissa

Par Michel Bensoussan

Placée au cœur des quatre Sidrot qui traitent de la construction d'un sanctuaire pour Dieu, notre Sidra relate la faute du veau d'or. Comme s'il fallait montrer les dangers des débordements humains face à la matérialisation de la présence divine.

Première montée : En cas de dénombrement du peuple, on comptera des pièces d'argent (un demi-shekel) offert par chacun, plutôt que de compter les personnes elles-mêmes. Un dernier ustensile, "oublié" dans la Sidra Térouma est ici ordonné, il s'agit du Kior : bassin d'eau grâce auquel les Cohanim se laveront les mains et les pieds avant d'entrer dans le Kodech (tente d'assignation). Pour sanctifier tous les ustensiles du Michkan et les Cohanim, Moché doit préparer une huile d'onction parfumée. D'autre part, il faudra préparer onze épices qui, une fois moulues et mélangées, constitueront la Kétorèt, l'encens. Betsalel est désigné  "maître d'œuvre" de la construction du Michkan. Celle-ci sera interrompue le jour du Shabbat.

Deuxième montée : Quarante jours après la déclaration des dix commandements, Moché doit descendre de la montagne avec les Tables de la Loi. Or, pendant les quelques heures de son retard, le peuple impatient pense que Moché l’a abandonné et cherche déjà un intermédiaire qui le remplacera. Pour gagner du temps, Aharon leur demande de ramasser leurs bijoux en or. Le peuple obtempère si vite qu'il doit jeter l'or dans un creuset, et il en ressort un veau en or. Dieu demande à Moché de s'activer et de descendre voir la catastrophe qui se déroule au bas de la montagne. Dieu est sur le point d'anéantir le peuple pour faute d'idolâtrie. Moché intercède déjà et l'argument qui apaise la colère de Dieu est  le "qu'en dira-t-on" des autres peuples ! Lorsque Moché redescend et qu'il voit les danses et le veau d'or, il jette de sa main les Tables, qui se brisent. Il ordonne aux Levi de tuer les coupables (il y aura trois mille morts).

Troisième montée : Une longue discussion entre Dieu et Moché redéfinit les limites du "rapprochement" possible entre Dieu et l'homme.

Quatrième montée : Moché demande et obtient de "connaître" un peu plus Dieu.

Cinquième montée : Dieu ordonne à Moché de tailler lui-même de nouvelles Tables et de remonter passer quarante jours sur le mont Sinaï. À cette occasion Moché implore le pardon de Dieu pour la faute du veau d'or. Il prononce les treize attributs de miséricorde que l'on utilise encore aujourd'hui  dans nos prières quotidiennes et le jour de Kippour.

Sixième montée : Dieu accepte et pardonne au peuple. Une nouvelle alliance est établie. Elle renforce l'interdit de toute idolâtrie. Les trois fêtes (Pessah, Souccot et Chavouot) seront l'occasion, en terre d'Israël, de réunir le peuple dans la maison de Dieu.

Septième montée : Dieu ordonne à Moché d'écrire les termes de la nouvelle alliance. Après quarante jours, (le jour du grand pardon – Kippour), Moché redescend avec les nouvelles Tables, sur lesquelles les Dix Paroles sont écrites de la main de Dieu. Lorsque Moshé descend, le peuple s'aperçoit que son visage illuminait. Moshé a donc confectionné un masque protecteur pour ne pas éblouir les personnes qui le regardaient.

Shabbat Para

Ce Shabbat, nous sortons un second Sefer Torah pour y lire le passage de "Para" – la vache rousse. Ses cendres sont un élément essentiel du processus de purification. Étant donné la proximité de la fête de Pessa'h et du devoir de sacrifier l'agneau pascal au Temple, en état de pureté, la lecture de ces lois est faite devant tout le peuple ce
Shabbat, un mois avant Pessa'h.

BECHALAH

Sidra Bechala'h

Par Michel Bensoussan

Un résumé

Après que pharaon a renvoyé (Bechala'h) le peuple d’Israël, se pose le problème du chemin à prendre pour arriver en terre d’Israël. Dieu ne veut pas les y faire entrer tout de suite. Il craint que le peuple ne soit pas capable de se confronter à la guerre contre les Philistins. Il préfère les faire passer par le grand désert du Sinaï vers la Mer Rouge.

De plus, Dieu endurcit à nouveau le cœur de Pharaon afin qu'il poursuive Israël. Pharaon rejoint le peuple qui se retrouve coincé entre la mer et l’armée égyptienne. C'est alors que se produit le grand miracle de la traversée à sec de la mer par le peuple d’Israël. Les poursuivants égyptiens sont engloutis dans les eaux qui se referment sur eux. Émerveillés par ce qu'ils viennent de vivre, Moshé et tout son peuple entonnent la « chirat hayam », un très beau chant relatant cet épisode. Myriam, sœur de Moshé, rassemble les femmes et entonnent des chants accompagnés de danses aux sons de tambours. L'euphorie est telle que Moshé sera obligé de véritablement arracher le peuple de cet endroit et d’une situation envoûtante. Il faudra reprendre le long chemin dans le désert aride. Le manque d'eau se fait vite sentir. Arrivés à « Mara », Moshé adoucit les eaux amères grâce à un arbre jeté dans l'eau. Cet endroit marque le début de l'enseignement de la loi. Le manque de nourriture aussi provoque la colère du peuple. La situation est, selon lui, pire que celle vécue en esclavage en Égypte ! Dieu leur envoie la manne, nourriture céleste qui les nourrira pendant quarante ans jusqu'à leur entrée en terre de Canaan. À l’étape de « Refidim », le problème de l'eau est résolu par Moshé qui frappe un rocher et en fait sortir de l'eau. Après toutes les plaintes, les colères et les reproches du peuple, une ultime (pour l'instant !) menace les prend par surprise : le peuple d'« Amalek » leur fait la guerre. Les prières de Moshé et le glaive de Josué les sauvent.

Réflexion à propos du titre

Pourquoi n'est-il pas écrit : « Lorsque Dieu (ou Moshé) fit sortir Israël d'Égypte… » ou mieux : « lorsqu'Israël sortit d'Égypte… » ? Pourquoi donner un tel crédit à Pharaon, pourquoi écrire : « lorsque Pharaon eut renvoyé le peuple… » ? Et surtout pourquoi avoir choisi justement cet acte de renvoi (Bechala'h) comme titre de toute notre Sidra ? Il me semble que le texte veut marquer le fait que le peuple n'est justement pas sorti ! En tout cas pas sorti de sa propre initiative. On l'a renvoyé ! Même Dieu l'a fait sortir « de force ». Cela crée une situation très particulière : le peuple n'est pas assez mûr. Si on quitte l'exil contraint et forcé, il sera d'autant plus difficile d'assumer les transformations d'identité et le courage, nécessaires à l'entrée en terre d'Israël. C'est justement ce qu'explique la suite du texte : Dieu préfère ne pas les faire entrer tout de suite en Israël ! Ils ne sont pas mûrs. Toutes les pérégrinations dans le désert, y compris la traversée de la mer, y compris les problèmes d'eau, de confiance, et le don de la Torah au Sinaï, tout cela découle de ce manque de maturité du peuple. Nous comprenons donc que ce titre : « Pharaon a renvoyé le peuple » veut nous apprendre justement que le peuple était immature et qu'il a fallu le renvoyer, le faire sortir de force !

Un résumé PAR MONTEES de la Sidra Bechalah

Par Michel Bensoussan

Comme c'est souvent le cas, nous retrouvons en Israël, entremêlés, le meilleur comme le pire ! En effet, notre Sidra relate à la fois les plus beaux moments de la traversée de la mer et son magnifique cantique, puis les plus sombres moments d'un peuple qui réclame  et rouspète sans cesse. Même la manne tombée du ciel ne le satisfait pas. Jusqu'à ce qu'Amalek, le pire ennemi, vienne les attaquer !

Première montée : Pharaon a donc renvoyé le peuple. Dieu ne les fait pas passer par le plus court chemin, celui de la bande de Gaza, de peur qu'il ne soient pas encore mûrs pour affronter les guerres de conquête. C'est donc par un long détour à travers le désert que le peuple se met en marche. Dieu met en place une situation apparemment inextricable : il fait venir le peuple face à la mer, dans un cul de sac et Il les fait poursuivre par l'armée de Pharaon qui les prend en étau.

Deuxième montée : Le peuple se trouve coincé entre les Égyptiens et la mer. "Pourquoi nous avoir fait sortir si c'est pour nous tuer dans le désert ?". Moché leur promet une solution miraculeuse qui dépassera toutes les plaies d'Égypte.

Troisième montée : Le plan de Dieu est clair : que le peuple face preuve de foi en Lui et qu'il s'avance vers la mer ! Moché tend son bras sur la mer et celle-ci s'ouvre en créant un passage à sec. Les Égyptiens les poursuivent et entrent dans la mer.

Quatrième montée : Moché étend à nouveau son bras, les eaux se referment sur les Égyptiens et les engloutissent : hommes, chevaux et chars. Le peuple d'Israël, rescapé sur l'autre rive assiste au plus prodigieux miracle qui le sauve définitivement du joug égyptien. C'est alors que Moché et Israël entonnent un cantique de louanges décrivant ce miracle. (Ce très beau poème est récité tous les matins au cours de la prière de Shaharit). Myriam prend un tambour (appelé aujourd'hui le "Tof – Myriam", le tambour de Myriam !) et entraîne les femmes à danser et à chanter à la gloire de Dieu.

Moché doit forcer le peuple à quitter cet endroit magique. Ils arrivent à "Mara". Une source d'eau amère ! Le peuple se plaint. Moché prie et Dieu lui indique comment obtenir de l'eau douce : il faut y jeter une branche d'arbre. Dieu est bien le meilleur guérisseur.

Cinquième montée : Puis le peuple arrive à Elim. Il y trouve douze sources d'eau et soixante-dix palmiers. Puis il arrive au désert de Sin. Un mois s'est déjà écoulé depuis la sortie d'Égypte. Là, le peuple se plaint : "On mangeait mieux en Égypte ! C'était le paradis et ici c'est la désolation !" Dieu promet de leur envoyer la Manne du ciel. Ils n'auront qu'à la ramasser au petit matin et cela les nourrira pour la journée.

Sixième montée : Face à toutes ces plaintes, Dieu espère que grâce à ces miracles le peuple sera contenté et retrouvera enfin sa confiance en Lui. Le soir, des cailles recouvraient le campement et le matin, c'était la manne. Ils avaient ainsi de la viande et du pain. Des règles précises sont définies au sujet de la manne. En ne prenant que la quantité quotidienne, on fera preuve de confiance en Dieu. De toute façon, lorsque certains en prenaient trop, elle pourrissait ! Le vendredi, on en prenait double ration car le shabbat la manne ne tombe pas. Ce sont là les premières lois du shabbat. Une petite quantité de manne sera conservée et placée, plus tard, dans le Temple en témoignage de ce prodige.

Septième montée : Le peuple quitte Sin et arrive à Refidim. Là encore, il n'y  a pas d'eau. Sur ordre de Dieu, Moché frappe un rocher d’où jaillit l'eau tant attendue.

Amalek est le premier peuple de la région à venir s'attaquer à Israël. Josué prend le commandement de l'armée et repousse Amalek. Ce sera la première d'une longue série de guerres qui amèneront Amalek à vouloir anéantir Israël au cours de l'histoire. Dieu promet de toujours l'en délivrer.

PEKOUDEY

 

PEKOUDEY —-SHEKALIM

Par Michel Bensoussan

Un résumé

Ce Shabbat nous sortons deux Sifré Torah :

  • Dans le premier, nous lisons la Sidra Pekoudé qui clôt le livre de l'Exode, Chemot. Elle clôt également les cinq Sidrot qui concernent la construction du Michkan : Térouma – Testavé (l'ordre de la construction) – Ki Tissa (faute du veau d'or) et Vayakhel – Pekoudé (la construction elle-même). Pekoudé commence par faire le décompte (Pekoudé) de tous les matériaux utilisés lors de la construction, en quantité et poids exacts. Ensuite, chaque élément de la construction est détaillé une fois de

dra Pekoudé- Shekal plus avec, dans notre Sidra en complément de la précédente, la description des vêtements des cohanim. Enfin, Moshé met chaque ustensile à sa place dans l'enceinte du Michkan. La tradition midrashique date le début de la construction à Souccot (six mois après la sortie d'Égypte) ; la fin de la construction à Hanoukka (2 mois plus tard) ; et l'inauguration le premier Nissan (peu avant Pessah).

  • dans le second Sefer Torah, nous lisons le maphtir « Shekalim » (suivi de la haftarah Shekalim). Il s'agit du début de la paracha Ki-Tissa (déjà lue il y a deux semaines) où il est question du prélèvement d'un demi shekel-argent par personne. En effet, la semaine prochaine (dimanche et lundi) nous entrons dans le mois d'Adar-2. Il ne restera alors plus qu'un mois pour prélever cet impôt d'un demi-shekel qui servait (à l'époque du Temple) à acheter les sacrifices pour toute l'année. Le Shabbat précédant le Roch Hodech Adar était donc l'occasion de rappeler aux fidèles qu'ils devraient s'acquitter de cet impôt avant le début de l'année suivante (Nissan) et c'est pourquoi notre Shabbat est appelé « Shabbat Shekalim.

Réflexions à propos du titre

Pekoudé peut vouloir dire « compte », voire ici « inventaire ». Moshé doit rendre des comptes sur les sommes reçues pour la construction du Michkan. Pekoudé peut  aussi, dans le même verset, signifier  « commandement ». Décidément, cette semaine nous parlons beaucoup d'argent ! Surtout pour un jour de Shabbat, en principe réservé à une certaine « élévation spirituelle » ! Il est possible que cette réflexion soit le fruit d'une culture chrétienne qui considère parfois l'argent comme étant « sale », impur. En tout cas pas du tout « spirituel » ! Certes, le Shabbat il est interdit de commercer. L'argent est « Mouktsé ». On ne peut le déplacer. Mais l'argent représente la valeur du labeur, du travail. Sanctifier le monde matériel est l’un des buts déclarés de la Torah. Le rapport au spirituel se mesure, en fait, à l'aune de notre rapport au monde matériel ! Rendre des comptes, surtout lorsqu'il s'agit d'argent public. La transparence de la part du Pouvoir sur les questions de budget et de dépenses publics (Pekoudé), l'équité et la participation de chacun à l'impôt sacerdotal (shekalim), ne sont donc pas moins « spirituels ». Au contraire, ils exigent des comportements concrets qui révèlent la véritable valeur morale de l'homme !

VAYAKHEL

Sidra Vayakhel

par Michel Bensoussan

Un résumé

Après avoir obtenu le grand pardon pour la faute du veau d'or, Moshé descend du mont Sinaï, le jour du 10 Tichri (kippour) avec les deuxièmes Tables de la Loi. Dès le lendemain, il réunit (Vayakhel) l'ensemble du peuple pour leur transmettre les lois reçues.

La première est celle du Shabbat. Puis, il explique en détail les lois concernant la construction du Michkan. Ainsi on retrouve, presque mot pour mot, la description de la construction de chaque ustensile que nous avons déjà lu dans la Sidra de Térouma il y a de cela trois semaines. La principale différence est que dans Térouma il s'agissait de l'ordre de Dieu à Moshé, tandis que là il s'agit de la réalisation concrète. Au lieu de la phrase : « dis-leur de faire une Ménorah », il est écrit ici : « et il (Betsalel) fit la Ménorah… ». Bien entendu, toutes les petites différences entre le texte de Térouma (ordre de réalisation) et le texte de Vayakhel (la réalisation elle-même) seront autant d'occasions, d'interrogations et de commentaires. Rappelons qu'entre les deux (entre Térouma et Vayakhel) il y a eu la grande crise de la faute du veau d'or. Et cela n'est pas étranger à ces différences.

 

À propos du titre

Vayakhel vient de la racine KHL. Comme le terme « assemblée », Kahal. La forme grammaticale de ce verbe semble vouloir dire que Moshé a « fait se rassembler ». Il a fait quelque chose qui a incité le rassemblement (presque spontané !) de tout le peuple. Cela n'est pas habituel de rassembler tout le monde. La chaîne de transmission se faisait, d'habitude, graduellement par Moshé puis Aharon, Josué, les Sages, les chefs de tribus, puis cela descendait vers le bas de la pyramide. Dans le « Hakhel » il y a un accès direct entre le chef suprême et le peuple. Cela oblige Moshé à prendre conscience de la multitude et de la diversité. Cela permet aussi une prise de conscience particulière au peuple réuni (une mitsva particulière demande au roi de procéder à un événement similaire une fois tous les sept ans à Jérusalem). Ici, l'ordre du Shabbat et de la construction du Michkan, juste après la grande crise du veau d'or, nécessitait semble t-il ces prises de conscience et de responsabilité, à la fois de la part de Moshé et de la part de chacun. Bel enseignement pour notre époque qui exacerbe la notion d'individu au détriment de celle de peuple.

UN RÉSUMÉ PAR MONTEES : Vayakhel – Pekoudé – Hahodech

PAR MICHEL BENSOUSSAN

Après avoir reçu l'ordre de construire le Michkan (lors des précédentes Sidrot), Moshé transmet cet ordre au peuple. La construction est très vite entreprise. Nos deux Sidrot lues ce shabbat relatent donc la transmission de l'ordre, puis la réalisation et enfin le compte-rendu de la réalisation finale. À chaque fois le texte reprend la même description en détail. Pourquoi ? Peut-être parce qu'après la faute du veau d'or, le Michkan n'est plus seulement  le lieu de rencontre avec Dieu, mais qu’il devient aussi le lieu de la réparation des fautes.

Première montée: Moshé rassemble (Vayakhel) tout le peuple pour lui transmettre la mitsvah du shabbat, puis l'ordre de la construction d'un sanctuaire, le « Michkan ». Ils devront eux-mêmes apporter les matières premières et participer à la construction, ce qu'ils font immédiatement et avec un grand engouement.

Deuxième montée: C'est Betsalel qui est nommé à la tête de l’entreprise. Dieu lui procure toutes les qualités artistiques et les qualités « de cœur » pour parfaire ses aptitudes naturelles. Betsalel s'entoure d'artistes qui forment une équipe efficace. Il commence par construire la tente du Kodesh, avec ses parois en bois et ses tentures pour le toit. Ce n'est qu'ensuite qu'il décide de construire les éléments qui seront placés dans cette enceinte : l'Aron, la boite en bois et or qui contient les tables de la Loi dans le Saint des Saints, puis la table des pains.

Troisième montée: Betsalel réalise aussi  la Ménorah à sept branches puis l'autel des encens.

Quatrième montée : Enfin sont élaborés l'autel des sacrifices et le Kior, bassin de cuivre pour les ablutions, qui seront placés à ciel ouvert en dehors de la tente du Kodesh. La cloison extérieure, faite de tentures soutenues par des piliers de bois termine la construction du Michkan. Dans cette même "montée" nous entamons la seconde Sidra "Pekoudé". Elle commence par l’énumération de toutes les matières premières utilisées.

Cinquième montée : Ce sont à présent les vêtements des Cohanim qui sont tissés et brodés : l'Ephod (tablier avec ses épaulettes aux deux pierres gravées des noms des douze tribus), puis le Hochen (pectoral sur lequel sont inscrits les douze noms sur douze pierres distinctes).

Sixième montée: le Meïl est le grand manteau bleu du grand Cohen, les Koutonot (tabliers), les couvre-chefs (Migbaot et Mitsnefet), les pantalons (Mikhnassaïm) et les ceintures (Avnet), et le Tsits en or qui sera placé sur son front.

Septième montée : L'inauguration du Michkan est fixée au premier Nissan (un an moins quinze jours après la sortie d'Égypte). Pendant les sept jours qui précédent cette inauguration Moshé devra tout mettre en place. Il devra aussi oindre Aharon et ses enfants, les habiller pour qu'ils prennent leurs fonctions de Cohen. Le texte relate en détail la réalisation par Moshé de toutes les étapes.

Maphtir: Ce Shabbat est appelé « Shabbat Hahodesh », il précède le Roch Hodesh Nissan (mardi 12 mars), premier mois biblique. Nous sortons donc un second Sepher Torah pour y lire le Maphtir (le texte se trouve dans la Sidra Bo, Chemot-12) ; il relate la première mitsvah donnée à Moshé, quinze jours avant la sortie d'Égypte, qui concerne la détermination du calendrier hébraïque basé, en grande partie, sur le cycle lunaire. S'en suivent les lois du sacrifice pascal.

TETSAVE

Un titre, une paracha : Tetsavé

Par Michel Bensoussan

Un résumé

Dieu demande à Moshé (sans que son nom ne soit jamais cité dans toute la Sidra !) d'ordonner (Testavé) au peuple de prendre de l'huile d'olive pure pour allumer la Ménorah. Ce  sera Aharon qui allumera la Menora dans le Michkan, tous les jours. Aharon et ses quatre enfants sont, en effet, choisis pour servir dorénavant au Michkan. Pour ce faire il faudra leur confectionner des vêtements particuliers.

Toute la première partie de la Sidra va donc détailler les différents vêtements à confectionner pour les cohanim : les « simples Cohen » n'auront que quatre vêtements, simples et de couleur blanche, un pantalon (Mikhnassaïm), une tunique (koutonet), un couvre-chef en forme de turban (Migbaat) et une ceinture (Avnette). Aharon, le « grand Cohen », aura lui huit vêtements, en plus des quatre précités. Il devra avoir un « Ephod », sorte de tablier d'or et de broderies rouge et bleu. Le « Hochen » sur son pectoral, sur lequel sont placés les « Ourim et Toumim », sorte de cadre composés de douze pierres précieuses représentant les douze tribus. Et le « Meïl » long manteau bleu, fini en bas par des cloches en or. Enfin, sur le front, il a le « Tsits », une plaque d'or où sont inscrit deux mots « Kodech lachem » (Saint à Dieu).

La deuxième partie de la Sidra (à partir de la quatrième « montée ») décrit tout ce que devra faire Moshé pour sanctifier – introniser – les cohanim. Il s'agit d'offrandes, d'onctions d'huile, d'encens, et même de l'obligation faite à Moshé de « lever », physiquement, chaque Cohen ! La dernière partie de la Sidra, la septième et dernière « montée », décrit l'ordre de construire un autel en or pour les encens qui sera, comme la Ménorah et la table, inclus dans le « Kodech ». Cet élément du Michkan  n'avait pas été cité dans la Sidra précédente, qui les avait décrits presque tous.

Réflexions à propos du titre

Les deux premiers versets n’évoquent pas le sujet principal de toute la Sidra ( à savoir les vêtements et la sanctification des prêtres, les cohanim). Ils relatent que Moshé doit ordonner aux enfants d'Israël d'apporter une huile d'olive très pure. Or cela a déjà été demandé au début de la Sidra précédente, Térouma. L'huile faisait partie des treize matières premières demandées ! On peut cependant noter une petite différence : il était alors question de « parler » aux israélites et non pas « d'ordonner » ! Pour comprendre cette subtilité, Rachi nous invite à nous pencher sur la confection de l’huile : il ne faudra pas trop écraser l'olive. Juste la frapper, pour obtenir la première huile, sortie presque naturellement, comme par transpiration ! De même, l'allumage devra se faire sans trop brûler la mèche. Il faut rapprocher une flamme tout juste pour que la mèche s'enflamme, comme si elle s'allumait d'elle-même !!

Il me semble que le véritable problème est là : Dieu est comme  tiraillé par le désir d'avoir en face de lui l'homme, dans sa liberté d'expression, dans son originalité, dans sa prise de responsabilité. Or, il sait que l'homme est souvent détourné de sa propre liberté, de sa pureté intérieure. Pour l'aider à faire sortir son huile, pour qu'il puisse l'exprimer, il faut lui donner un petit coup de pouce, une incitation, un conseil, un ordre, une mitsva ! Mais il ne faut surtout pas que cette mitsva étouffe l'expression et la liberté de l'homme. Paradoxe exprimé ici par l'allumage (moyen indispensable) d'une flamme qui doit s'allumer d'elle-même (le but), ou par la délicatesse de la pression (indispensable) d'une olive qui donnera presque de son plein gré, son huile ! Nous sommes bien entre la « parole » de Térouma et « l'ordre » de Testavé (= ordonne). Comment demander à une personne d'être Cohen ? Si le Cohen est choisi pour ses qualités, soit, mais s'il faut que des enfants « nés » Cohen, deviennent « Cohen », c'est plus compliqué ! Comment induire des qualités ? Comment imposer une manière d'être ? C'est tout le paradoxe décrit plus haut. Plus largement, comment faire d'une personne née juive, d'être juive ? Comment demander à un être « humain » d'être humain ? C'est bien le problème de la mitsva en général : ordonner, sans écraser l'essentiel, la liberté créatrice de l'homme. Testavé est donc bien le titre de toute notre Sidra !

Un résumé PAR MONTEES : Tetsave-zahor

Par Michel Bensoussan

Dieu demande à Moshé (sans que son nom ne soit jamais cité dans toute notre sidra !) d'ordonner (Tetsave) au peuple de prendre de l'huile d'olive pure pour allumer la Menorah. Ce sera Aharon qui allumera tous les jours la menora dans le Michkan. Aharon et ses quatre enfants sont en effet choisis pour servir dorénavant au Michkan. Pour ce faire il faudra leur confectionner des vêtements particuliers.

Toute la première partie de notre sidra va donc détailler les différents vêtements à confectionner pour les Cohanim. Les « simples Cohen » n'auront que quatre vêtements, simples et de couleur blanche : un pantalon (Mikhnassaïm), une tunique (koutonette), un couvre-chef en forme de turban (Migbaat) et une ceinture (Avnette).

Aharon, le « grand Cohen » aura huit vêtements : en plus des quatre précités, il devra avoir un "Ephode", sorte de tablier d'or et de broderies rouge et bleu. Le "Hoshen" sur son pectoral, sur lequel sont placés les "Ourim et Tourim", sorte de cadre composé de douze pierres précieuses représentant les douze tribus. Et le "Meïl", long manteau bleu, fini en bas par des cloches en or. Enfin, sur son front il a le "Tsits", une plaque d'or sur laquelle sont inscrit deux mots "kodech lachem" (Saint à Dieu).

La deuxième partie de la sidra (à partir de la quatrième "montée" de la lecture de la Torah) décrit tout ce que devra faire Moshé pour sanctifier -introniser- les Cohanim. Il s'agit d'offrandes, d'onctions d'huile, d'encens, et même de l'obligation faite à Moshé de "lever", physiquement, chaque Cohen !

La dernière partie de la sidra, la septième "montée", décrit l'ordre de construire un autel en or  pour les encens, qui sera, comme la Menorah et la table, inclus dans le "kodech". Cet élément du Michkan n'avait pas été cité dans la sidra précédente, qui les avait décrit presque tous.

Ce Shabbat, nous sortons un deuxième Sepher Torah pour y lire le passage "Zakhor" – Souviens-toi – de ce que t'a fait Amalek. Haman, le persécuteur des Juifs à Pourim, étant lui-même un descendant d'Amalek.

TEROUMA

Sidra Terouma

par Michel Bensoussan

Un résumé

Dieu demande à Moshé que chacun apporte un "prélèvement" (Terouma), un don, constitué d'or, d'argent, de cuivre, de peaux de bêtes, de tissus, de broderies, de bois, de pierres précieuses, bref de tout ce dont auront besoin les constructeurs du "Michkan". Ce Michkan est un Temple démontable et facilement transportable dans toutes les pérégrinations dans le désert. En terre d'Israël, il sera installé dans la ville de Shilo pendant environ 400 ans. Il sera  ensuite déplacé à Jérusalem par  le roi David et son fils Salomon. Ce sera le "Premier Temple" qui s’élèvera pendant environ 400 ans. Détruit, il sera reconstruit au retour de Babel. Le "Deuxième Temple" existera, lui, près de 500 années jusqu’à l'an 68. Notre sidra détaille l'architecture du "Michkan" ainsi que les objets de culte qui y seront disposés. Au cœur du Michkan il y a le "Aron" : une boite en bois recouverte à l'intérieur et à l'extérieur d'or. Elle contient les Tables de la Loi. Elle est recouverte de deux chérubins en or. La pièce dans laquelle est déposé l'Aron se nomme le "Kodech Hakodachim", le Saint des Saints. Dans cette pièce, seul le grand Cohen entrait le jour de Kippour. En sortant, on se trouve dans une autre pièce, le "Kodech" ou "Ohel" ou "Hekhal". Plus grande,  elle contient trois objets du culte quotidien : la "Ménorah", le chandelier à sept branches, en or. Il y a aussi "la table" où sont disposés 12 pains et enfin un petit autel en or pour les encens (ce dernier ne sera détaillé que dans la sidra de la semaine prochaine). Ces deux pièces ont des murs en bois, assemblage de planches, le tout démontable. Le toit est constitué de quatre couches superposées de peaux de bête et les "portes" sont constituées de rideaux joliment tissés. À l'extérieur de cette enceinte, on se retrouve à ciel ouvert. C'est le "Hatser", la cour, où se trouvent un "Kior" en cuivre pour l'ablution des pieds et des mains des cohanim avant leur entrée dans le Hekhal (ce kior est décrit dans une autre paracha). Enfin, dans cette cour se situe le grand autel des sacrifices, le "Mizbeah" extérieur. Tout le Michkan est délimité par des tentures soutenues par des piliers en bois. Il forme un rectangle d'environ 50 mètres de long (d'est en ouest) et 25 mètres de large (nord-sud). L'entrée sera  toujours située à l'est.

 

Réflexion à propos du titre

Si le but est de construire un sanctuaire (Michkan), pourquoi ne pas appeler notre Sidra "Mikdash" ou "Michkan" ? Pourquoi lui donner le nom de ce qui semble être un détail annexe : la contribution de chacun pour rassembler les matériaux qui serviront à cette construction ? D'autant que le sujet, le prélèvement, n'occupe que sept des premiers versets ? La réponse réside peut-être dans la double traduction du mot Térouma : c'est à la fois un don, mais aussi une élévation. Comme si l'homme ne pouvait s'élever qu'en donnant de lui-même. Ce qui nous paraît être un acte accessoire en vue du but ultime, la construction d'un sanctuaire, est peut être lui-même le vrai but ! Dieu n'a pas plus besoin d'un sanctuaire qu'il n'a besoin d'un don de la part de l'homme. Le but, c'est l'homme : comment aider l'homme à s'élever ? Le sanctuaire est ici un prétexte, un moyen de faire durer un sentiment. De l'ancrer dans l'espace et dans le temps. On pourrait donc lire le texte comme suit : le but est la Térouma. Le don de soi qui invite l'homme à l'élévation. Dans un second temps, il y a nécessité de prolonger cette élévation, c'est alors l'invitation à construire un Michkan ! Le titre de la Sidra : 'Terouma', élévation, serait donc bien le but ultime et elle justifierait que le texte commence par elle notre Sidra !

Un résumé PAR MONTEES : Térouma

Par Michel Bensoussan

Notre Sidra est la première d'une série de cinq qui décrivent la construction d'un sanctuaire pour le service divin : le Michkan.

Première montée : "Térouma" veut dire "élévation" mais aussi "prélèvement" ou "offrande". Dieu ordonne à Moché de demander au peuple de "s'élever" en offrant les matières premières qui serviront à la construction d'un sanctuaire. Le premier élément de ce "Michkan" sera une arche en bois (Aron) recouverte d'or, dans laquelle seront déposées les tables de la loi descendues par Moché du mont Sinaï. Comme tous les éléments du Michkan, elle comportera sur ses côtés des anneaux dans lesquels de longues barres aideront à la transporter au cours des nombreux déplacements dans le désert.

Deuxième montée : Ce "Aron" sera recouvert d'une "Kaporet" en or sur laquelle seront confectionnés deux chérubins, tournés l'un vers l'autre. C'est de là que la parole de Dieu s'adressera à Moché.

Troisième montée : Le second élément sera une table (Shoulhan). Elle aussi sera confectionnée en bois et recouverte d'or (sur cette table seront déposés chaque semaine douze pains). Puis une Ménorah à sept branches sera coulée, entièrement en or. Il faudra confectionner des tentures qui délimiteront ce qui sera appelé le Kodech, lieu "saint" recouvert de tentures et dans lequel seuls les Cohanim pourront entrer.

Quatrième montée : Ces tentures devront être soutenues par des piliers en bois, des  "Kerachim", qui  seront juxtaposés et délimiteront ainsi ce lieu saint, le Kodech.

Cinquième montée : Cet espace, le Kodech, sera lui-même séparé en deux parties par des tentures spéciales (La Parokhet). Elles délimiteront ainsi un espace plus petit, à l'intérieur du Kodech, qui contiendra l'arche, les chérubins et les tables de la loi, ce sera le Saint des Saint ou "Kodech hakodachim".

Sixième montée : À l'extérieur de ce lieu saint, il y aura une grande cour où seront faits, à ciel ouvert, des sacrifices. Les sacrifices se feront sur un autel réalisé en bois et recouvert de cuivre. Il comportera, lui aussi, des anneaux et des barres qui aideront à le transporter.

Septième montée : Cette grande cour à ciel ouvert sera délimitée, elle aussi, par des tentures, soutenues par des piliers en bois. Ces piliers, les "Kerachim" seront eux espacés et reliés entre eux par des barres. Leurs bases en bois seront encastrées dans des socles ("Adanim") en argent. Le Michkan mesurera cent coudées (environ 60 mètres) sur cinquante (environ 30 mètres). Il sera donc composé d'une grande cour à ciel ouvert comprenant un autel pour les sacrifices. Avec à l'intérieur un espace plus saint recouvert de tentures dans lequel seront disposés la Ménorah, la table des pains, et un petit autel en or qui n’est pas évoqué dans notre Sidra ! Encore plus à l'intérieur se trouvera le Saint des Saints abritant l'Arche sainte.

MICHPATIM

Sidra  Michpatim

Par Michel Bensoussan

 

Un résumé

Le peuple d'Israël se trouve toujours au Sinaï. Il y restera près d'un an. Dans notre Sidra, une nouvelle série de commandements (Michpatim) est donnée à Moshé. Il y en a environ cinquante-quatre. Ils traitent de sujets très variés. Comment protéger le statut de l'esclave hébreu, celui qui par exemple, devra travailler pour rembourser son vol. D'autres lois parlent du meurtre par inattention, des dommages payés en cas de coups et blessures, des différentes sortes de prêts, des grands principes de la juridiction pénale : « le puits », « la corne », « le feu » et « la dent »… Qui sont repris longuement dans le Talmud. Il y a aussi des recommandations d'ordre moral, comme celle de ne pas gêner une personne qui nous doit de l'argent, le faux témoignage, rapporter un objet perdu à son propriétaire, etc… et enfin certaines lois concernant la terre d'Israël : la célébration des trois fêtes à Jérusalem, l'interdiction de l'idolâtrie,… Les dix-huit derniers versets reprennent la description de ce qui s'est passé lors du don de la Torah au Sinaï, avec la fameuse formule prononcée par le peuple : « Naassé Venichma », « Nous ferons et nous entendrons ».

Réflexion à propos de la partition de la Torah en Sidrot

Dans la première édition du « Sepher Hahinoukh » (livre écrit aux environs de l'année 1310 en Espagne, et qui commente les Mitsvot dans chaque Sidra), on découvre une chose étonnante : entre la paracha de Michpatim et celle de Térouma, il existait une autre paracha ! Celle de « Im Kessef ». C'est-à-dire que notre Sidra de Michpatim (qui comprend cinquante-quatre Mitsvot) était à l'époque, et dans cette région, coupée en deux ! La première partie était lue en tant que « Michpatim » (et ne  comprenait que vingt-quatre Mitsvot). La semaine suivante, on lisait la suite, à partir du verset 24 du chapitre 22 et  la Sidra s'appelait : « Im Kessef » (et qui comprenait vingt-neuf Mitsvot). Cette tradition était également en usage dans certaines communautés d'Afrique du nord jusqu'au 20ème siècle Cela nous rappelle que la partition de la Torah en Parachiot ou plutôt en « Sidrot » s'est produite de façon différente selon les époques et les régions. La Torah pouvant être lue en une année (comme aujourd'hui) ou en plusieurs années (sept ou trois). Dans ce cas, les  Parachiot de chaque semaine étaient beaucoup plus courtes et plus nombreuses ! Elles permettaient ainsi une étude du texte en profondeur, puisque l'on avait chaque semaine un texte plus court à étudier.

UN RÉSUMÉ PAR MONTEES : Michpatim

PAR MICHEL BENSOUSSAN

À la suite des Dix Commandements, Dieu énonce le détail des lois que Moché devra enseigner au peuple. Notre Sidra en contient près de 54 ! Cette densité de "Mitsvoth" ne permet pas de les "résumer" ! Le Talmud et la littérature rabbinique, au contraire, les "dilatent" au point qu'une très grande partie de la législation juive découle de notre Sidra. Il est aussi difficile de les classifier tant leur diversité est grande. Nous choisirons donc ici de ne citer qu'une ou deux lois par "montée".

Première montée: Un hébreu, acculé pour des raisons financières à se vendre comme esclave, sera libéré au plus tard après la sixième année. Un meurtrier sera lui-même condamné à mort.

Deuxième montée: Le propriétaire d'un animal sera responsable des dégâts causés par celui-ci, surtout s'il n'a pas pris les dispositions adéquates pour empêcher l'accident. En creusant un puits, ou en causant toute sorte de danger sur la voie publique, on est responsable des dégâts que cela  pourra engendrer.

Troisième montée: En allumant un feu, on est responsable des dégâts qu'il pourrait causer. Il y a donc ainsi quatre sortes de dommages causés. Il y a de même quatre sortes de situations dans lesquelles une personne se charge de "garder" un objet appartenant à une autre personne : s'il le garde gratuitement, s'il le garde en étant rémunéré, s'il l'emprunte (gratuitement) ou s'il le loue. Dans chaque cas le degré de responsabilité, en cas de dommage, est établi.

Quatrième montée: Si l'animal de son prochain (ou de son lointain !) est mis en difficulté, il ne faut pas faire semblant de ne pas l'avoir vu. Il faut, au contraire, aider son propriétaire à soulager l'animal.

Cinquième montée: Les juges doivent être très vigilants. Ni les pots-de-vin, ni le favoritisme ne devront les détourner de la justice. Trois fêtes (Pessah, Chavouot et Souccot) ponctueront l'année et seront l'occasion de se retrouver au Temple.

Sixième montée: L'arrivée en terre de Canaan comporte des risques d'assimilation aux idolâtries locales. Seule la fidélité aux lois de l'Éternel y assurera la prospérité.

Septième montée: Cette prospérité sera traduite par l'abondance de vie et de naissances et la suprématie sur tous les ennemis. Après l'énumération de toutes ces lois, le texte décrit à nouveau comment Moché est monté au mont Sinaï pour y rester 40 jours.

YTRO

Sidra Yitro

Par Michel Bensoussan

Un résumé

Notre sidra contient deux parties distinctes : la seconde partie, la plus importante, relate le don de la Torah au mont Sinaï et on y lit les Dix Commandements. La première partie, elle, traite de la venue dans le désert de Yitro. Prêtre de Midyan et surtout beau-père de Moshé, Yitro accompagné de sa fille Tsipora, femme de Moshé et des deux fils de Moshé Gershom et Eliezer, arrivent de Midyan rejoindre le peuple qui vient de sortir d'Égypte. Yitro va donner des conseils à Moshé : pour alléger son travail et décentraliser le système  juridique, il devrait mettre en place une hiérarchie composée de responsables locaux, de dix, de cinquante, de cent ou de mille juges, qui pourront être consultés pour trancher la Loi. Moshé adopte la proposition et la met en place. Puis Yitro retourne dans son pays, Midyan. Cet épisode est donc relaté avant le don de la Torah. Mais étant donné son contenu (l'organisation du système juridique) il est possible qu'il lui soit chronologiquement postérieur.

Le don de la Torah a lieu cinquante jours après la sortie d'Égypte. Pendant trois jours le peuple se prépare autour de la montagne. Et le 6 (ou le sept) Sivan (jour de la fête de Chavouot) la brume, le schofar, des éclairs, des voix, emplissent la montagne du Sinaï et le campement. Le Décalogue est proclamé par Dieu, relayé par Moshé (il restera sur la montagne 40 jours jusqu'au 17 Tammouz, date à laquelle il descendra avec les premières Tables de la Loi. Il les brisera tout de suite à cause de la faute du veau d'or. Après quarante autres jours il remontera le 1er Elloul. Et après être resté encore une fois 40 jours, il descendra avec les deuxièmes Tables de la Loi, le jour du 10 Tichri, jour du grand pardon, Kippour).

Réflexions à propos du titre

Yitro a entendu. Pourquoi avoir placé l'épisode de la venue d'Yitro juste avant les Dix Commandements ? Et pourquoi en faire ainsi le titre de notre Sidra ? Il me semble que le sujet de toute la Sidra est la capacité d'écoute de l'homme. Un midrash raconte que lorsque Dieu parlait au peuple d'Israël au mont Sinaï, la voix n'était perceptible que par Israël. Une autre personne présente ne pouvait l'écouter ! Recevoir la parole de Dieu dépend donc de notre capacité d'écoute. Dieu parle. Mais savons-nous L'écouter ? Savons-nous écouter ce qu'il nous dit, certes à travers les textes, les prophéties, mais aussi par les événements qui nous entourent. Par ce qui se passe en nous. Certaines personnes peuvent même ne pas se rendre compte du dévoilement de Dieu dans l'histoire en cours ! Yitro lui, a su écouter. Il a fait le bon diagnostic. Moshé lui-même (qui aurait pu se sentir au-dessus de toute parole humaine) va savoir écouter les conseils d'Yitro. Israël devra apprendre à écouter. Mesurer sa capacité d'écoute et ses limites (ils demanderont à Moshé de transmettre la parole lorsqu'elle sera trop intense pour eux). C'est l’un des problèmes cruciaux de la révélation. Saurais- je la capter ? Rachi nous fait remarquer qu'Yitro a sept noms. Pourquoi donc avoir choisi celui-ci, ici ? Peut-être parce qu'il définit « l'autre », celui qui est « en plus » par rapport à moi. Celui qui vient, justement de l'extérieur. Une des conditions pour entendre est de savoir prendre du recul ! Il faut aussi être prêt à recevoir « l'autre » par excellence. Celui qui est différent de moi, par nature ou par essence. Écouter le « même que moi » c'est facile. Il dit la même chose que moi. Mais entendre Dieu c'est entendre ce qui va m'ébranler, me surprendre, m'élever ! Yitro l'étranger, l'être « en plus », l'autre, celui lui qui a su écouter, nous apprend à écouter, à notre tour. Étape indispensable donc à la réception de la Torah !

UN RÉSUMÉ PAR MONTEES: Yitro

Une alliance entre le peuple d'Israël et Dieu est conclue au pied du mont Sinaï. Les dix paroles sont transmises au cours d'une révélation impressionnante de Dieu à Son peuple.

Première montée : Impressionné par tous les miracles de la sortie d'Égypte, Yitro, beau-père de Moché, vient de Midyan son pays, rejoindre le peuple d'Israël. Il est accompagné de Tsipora, la femme de Moché (divorcée juste avant l'accomplissement de la mission de Moché, un an et demi auparavant) et de ses deux enfants : Eliezer et Gershom. Yitro connaissait cet endroit, la "montagne de Dieu", là où avait eu lieu la première révélation à Moché, au buisson ardent.

Deuxième montée : Yitro conseille à Moché d'instaurer un système juridique hiérarchisé pour alléger sa tâche, lui qui était seul juge et seul enseignant de la loi jusque là.

Troisième montée : Moché trouve l'idée excellente et nomme des juges qui s'occuperont des petits litiges, restant lui l'autorité suprême. Puis Moché renvoie Yitro vers sa terre, Midyan.

Quatrième montée : Nous sommes au troisième mois de la sortie d'Égypte (le mois de Sivan) et le peuple arrive au pied du mont Sinaï. Dieu propose à Israël une alliance, un peu comme celle d'un mariage.

Cinquième montée : Le peuple accepte à l'unisson de suivre les lois que Dieu lui indiquera. Dieu appelle Moché du haut du mont Sinaï, dans un brouillard, pour lui dicter les lois qu'il transmettra à Israël. Seul Moché (accompagné par Aharon, dans une certaine limite) peut accéder à la montagne. Toute autre personne sera mise à mort si elle s’en approche. Pendant trois jours, le peuple se prépare en se sanctifiant. Le troisième jour, tout le peuple est prêt au pied de la montagne. Une épaisse nuée la recouvre. Les sons du chofar s'intensifient et sont accompagnés d'éclairs. Le peuple est ébranlé.

Sixième montée : Dieu proclame les dix paroles : 1- Je suis l'Éternel qui t’a fait sortir d'Égypte. 2-Tu n'auras pas d'autre Dieu, ni toutes sortes d'idoles. 3- N'utilise pas le nom de Dieu en vain. 4- Souviens toi du chabbat… 5- Respecte tes parents…. 6- Ne tue pas. 7- Ne commets pas d'adultère. 8- Ne vole pas. 9- Ne fais pas de faux témoignage. 10- Ne convoite pas.

Septième montée : Effrayés par tous ces sons, les flammes, et le chofar, les enfants d'Israël reculent et demandent à Moché de leur transmettre, lui-même, les paroles de Dieu, de peur de mourir à cause de Sa trop grande présence. Moché les rassure. Dieu ne veut pas les tuer. Il veut qu'ils aient, une fois au moins, senti Sa présence et continuent ainsi de Le craindre. La Sidra se termine par deux lois concernant la fabrication d'un autel : ses pierres ne seront pas taillées par le glaive et il ne devra pas comporter de marches. Pour éviter que celui qui monte sur la rampe de cet autel ne découvre sa nudité !