l'idolatrie

VAETHANAN

POUR AKADEM

MICHEL BENSOUSSAN 2016

http://www.akadem.org/sommaire/paracha/5776/parachat-hachavoua-5776/vaet-hanan-le-dieu-de-nos-contradictions-09-06-2016-81880_4611.php

  1. une seule parole et pas deux

 

notre Sidra    Vaethanan   se trouve dans le livre de Devarim, le deutéronome.

moise a120 ans.   40 de plus qu'a la sortie d'Egypte. il a appris beaucoup.

 sur lui même    et sur le peuple qu'il dirige.

le peuple aussi a changé .

les défis qui attendent cette nouvelle génération sont différents:

 ils doivent entrer en terre de Canaan et transformer les enseignements théoriques , reçus dans le désert, en mettant en place une structure politique, militaire, agricole. bref, devenir une nation indépendante et responsable. fini le temps des miracles visibles. il n'y aura plus   de man,  ni de nuée protectrice    ni parole permanente de dieu. moise a donc un discours différent.  urgent,

 il doit mourir bientôt.

il revient sur les points les plus importants

/son discours doit sensibiliser la nouvelle génération,  lui parler dans son langage.

 il doit aussi tenir compte des fautes que ce peuple a commises, pour rectifier le tir.

 il doit surtout ébranler son auditoire. il doit éveiller les esprits, pour réactualiser la parole du Sinaï,

 la rendre plus percutante.

c'est un peu la loi orale que moise initie dans ce livre. le style y est différent. les recommandations se succèdent , sans ordre apparent. ca foisonne dans tous les sens. on sent l'urgence et l'importance du propos.

 il y a des reprises, mais toujours sous un angle de vue différent,   plus proche de la réalité humaine. moise est encore plus  proche de son peuple .il s'inquiète pour son avenir et tente de lui donner ses dernières recommandations.

c'est dans ce contexte, que nous trouvons dans notre Sidra , le texte des dix commandements.

 ou plutôt, pour employer le terme de la Thorah, les dix paroles.

ce texte, écrit sur les tables de la loi au mont Sinaï, est écrit deux fois dans la Thorah.

 une première fois, dans la Sidra Ytro, dans le livre de Shemot, cinquante jours  après la sortie d'Egypte.

et une seconde fois, dans notre Sidra.

 les deux textes sont quasi identiques. l'un a été donné avant la faute du veau d'or.

mais moise a alors brisé les tables de la loi sur lesquels il était écrit.

 ensuite, après le grand pardon de dieu ,le jour de kippour,  moise a descendu d'autres tables de la lois, avec un texte légèrement modifié  qui prend en compte les faiblesses du peuple.

en effet, si le peuple, qui venait d'entendre la voix divine et assister au don de la Thorah, a été capable d'adorer un veau en or, c'est qu'il y a la, un grave problème.

 le texte des dix paroles va donc être légèrement modifié pour éclaircir certains points.

c'est ce texte qui se trouve dans notre Sidra Vaethanan  que je vous propose d' étudier .

 je ne m'attarderais que sur quelques points précis et j'espère,  qu'une idée directrice,  pourra ressortir de notre étude.

 je vous en donne tout de suite le thème: c'est l'interdit de l'idolâtrie.

lisons le premier verset :   chapitre 5 verset 6

דברים פרק ה

(ו) אָנֹכִי יְקֹוָק אֱלֹהֶיךָ אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם מִבֵּית עֲבָדִים לֹא יִהְיֶה לְךָ אֱלֹהִים אֲחֵרִים עַל פָּנָי:

je suis l'eternel ton dieu qui t'ai fait sortir d'Egypte tu n'auras pas d'autres dieux sur ma face.

dans ce verset il y a 2 commandements:

le premier= je suis l'eternel ton dieu

et le second=  tu n'auras pas d'autres dieux.

en quoi la phrase "je suis l'eternel ton dieu " est un commandement? c'est plutôt une présentation de celui qui nous parle. il n'y a pas écrit "tu croiras en moi". ca n'a d'ailleurs pas de sens. imaginez  quelqu'un qui  se présente a vous, "bonjour, je voudrais que tu crois en mon existence". ca n'a pas de sens!

mais alors de quoi s'agit il?

je voudrai vous proposer la réponse suivante:

cette phrase: "je suis l'eternel ton dieu" est liée intrinsèquement a ce qui suit: l'interdiction de l'idolâtrie.

ce ne serait donc plus deux paroles distinctes

 "je suis dieu "

 et "tu n'auras pas d'autres dieu",

mais un seul et même sujet. pas deux, mais une seule parole!

 ma proposition   est d'ailleurs en accord avec la manière dont le texte est écrit

en effet, lorsque l'on ouvre un Sefer Thorah, on remarque  tout de suite que ce texte est partagé en dix paragraphes.

 a chaque fin de  paragraphe, le texte laisse un espace blanc ou repart a la ligne .

 comme il y a dix paroles,

 dans un texte écrit  en dix paragraphes ,

 il me semble légitime de proposer que chaque paragraphe corresponde a une parole.

lisons donc tout le premier paragraphe comme une seule et même parole. je suis dieu qui t'ai fait sortir d'Egypte, tu n'auras pas d'autres dieu, tu ne feras pas d'idoles etc.., donc, tout ce paragraphe concerne l'interdit de l'idolâtrie.

  1. l'idolâtrie

mais alors qu'est ce que l'idolâtrie?

  • première hypothèse: on réduit l'interdit de l'idolâtrie au combat contre le paganisme de l'époque . être idolâtre serait, dans cette optique, adorer des petites statuettes et leur attribuer des pouvoirs magiques. cette hypothèse est assez agréable. on se dit que nous n'avons plus rien a voire avec ce genre de pratique " primitives". nous sommes, aujourd'hui  évolués et même si on n'est pas très croyant ou religieux, hé bien ça, au moins, on le   bref nous ne sommes pas des idolâtres.

mais alors, tout ce premier paragraphe devient presque caduque. en quoi il pourrait nous concerner?

  • une seconde lecture, celle par exemple de grands commentateurs comme le Mey Hachiloah, Rabi Yossef Lainer,

 définit l'idolâtrie comme une tentation inhérente a toute pratique religieuse,

 quelle qu'elle soit.

 même après avoir accepté l'existence d'un dieu unique et invisible.

d'ailleurs, rappelons nous que  juste après la révélation au mont Sinaï, les juifs adorent un veau en or!

dans ce cas, cela nous toucherait tous aujourd'hui pas moins qu'a des époques plus anciennes.

reprenons les termes de la Thorah qui définissent  l'idolâtrie:

le mot Pessel par exemple: une sculpture. étymologiquement, cela veut dire éliminer לפסול . effectivement, lorsque l'on sculpte, on élimine de la matière et ainsi, on élimine toutes les possibilités qu'offrent le matériau pour n'en garder qu'une seule.

un autre mot est souvent utilisé aussi: Massekha. masque. le veau d'or est qualifié de Eguel Massekha.

 on parle aussi d'Elohey Massekha לא תעשה לך

שמות פרק לד  (יז) אֱלֹהֵי מַסֵּכָה לֹא תַעֲשֶׂה לָּךְ:

Massekha veut dire masque. il cache le visage. une autre  étymologie nous renvoie au moule dans lequel est versé le métal en fusion.

tant qu'il est liquide, il peut prendre une infinité de formes. mais une fois refroidi, le métal prend une forme figée, définitive. Massekha renvoie a  cette forme refroidie, figée du métal,. le masque aussi représente un visage figé . en hébreu, visage se dit Panim. toujours au pluriel,

mettre un masque sur soi,  ou sur quelqu'un d'autre, c'est éliminer les autres  possibilités que peut offrir un visage vivant, et n'en garder qu'une.

encore un mot employé par la Thorah, celui de Temouna. une image. une représentation. il n'est pas interdit de prendre une photo. ni de dessiner ni de peindre. par contre il est interdit de réduire dieu a une image. éliminer toutes les autres facettes, les infinis possibilités de l'être.

l'idolâtrie c'est donc la réduction de l'être suprême.

quand on dit par exemple :le  "bon dieu".

c'est deja réduire dieu,  a un être bon.

c'est très dangereux. par ce qu'alors on ne comprend plus pourquoi il y a tant de malheurs , de souffrances, de guerres. dans ce cas, on attribuera le mal a un autre dieu, le diable.

 ou alors, on refuse tout simplement  de croire a ce "bon dieu".

en fait dieu est bon , mais il est aussi redoutable, et puissant et incompréhensible, et miséricordieux etc. d'ailleurs, établir  une telle liste est  interdit,

 parce que,   encore une fois,  on le défini,  on le limite.

 en réalité, il est très pratique de se faire une idée de dieu. on le défini comme cela nous arrange. on crée nous même le dieu qui nous convient.

ainsi,  des que l'on parle de dieu, on risque de jouer avec   l'idolâtrie.

le mieux en fait, serait de ne pas en parler, ne pas prononcer son nom.

le Mey Hachiloah illustre cette idée en faisant remarquer que  le premier mot du décalogue, je suis,  anokhi. ne veut pas dire exactement " je suis". ca, ca aurait été Ani. anokhi, avec la lettre khaf au milieu, met tout de suite un bémol. une approximation. la lettre khaf, en hébreu veut dire

"a peu prés" , "cela ressemble a",

 "c'est comme ca  mais c'est pas tout a fait  ca". même lorsque dieu parle: il dit : attention !!

ne croyait pas que c'est tout a fait moi.

mais alors comment l'appréhender?

 hé bien tout d'abord par la négative. ne faite pas de moi :ceci ou cela.

mais surtout, il nous dit: je suis celui qui t'as fait sortir d'Egypte.

  • sans être sorti d'Egypte,

  • sans pouvoir s' affranchir de tout dogme,

  • sans être libre de tout dictat,

  • de toute pensée figée,

………. je ne me serait pas adressé a vous!

 je suis celui qui vous invite  a penser l'infini.

je suis celui qui exige de vous de sortir de la pensée unique. de l'être réduit a une seule dimension. je suis celui qui ouvre votre rapport au monde.

 l'idolâtrie c'est limiter les possibles, éliminer les facettes d'une réalité très complexe. c'est réduire l'autre a ce qui m'arrange qu'il soit.

 

on est donc très loin  d'un interdit caduque. j'ai compté plus de 20 passages dans la Thorah qui mettent en garde contre l'idolâtrie.. le danger de l'idolâtrie est donc inhérent au fait religieux. si la Thorah insiste tellement sur l'interdit de l'idolâtrie au point de lui accorder la première place dans le décalogue, c'est parce qu'il s'agit peut être du message le plus important de tous. le plus exigeant aussi. le plus singulier, le plus original. et il reste d'une actualité brulante.

 pour tous.

 surtout pour ceux qui désirent être religieux.

si être religieux, c'est  le respect aveugle de dogmes figés,

si c'est l'abandon de sa responsabilité,  au service de ceux qui penseront pour nous, a notre place, alors, il me semble que le judaïsme est avant tout un garde fou, antireligieux.

 

on se trouve alors devant un paradoxe: si l'essentiel est que l'homme soit libre de toute idolâtrie, pourquoi dieu s'adresse a lui ,( si cela est si dangereux)?

. si tout service religieux, si même  les commandements peuvent être sources d'idolâtrie, pourquoi la Thorah dicte  tellement de mitsvoth?

on peut se dire. si c'est tellement dangereux, alors soyons athées. au moins on ne risque pas d'être idolâtres.

mais voila que l'homme est naturellement esclave de sa condition humaine.

 il est malheureusement illusoire de chercher la liberté dans l'abandon a un état soit disant naturel, exempt de toute conscience

 ou d'une  quelconque morale.

l'homme est très facilement  esclave.

 c'est pour cela que tout commence par l'expérience de la sortie de l'esclavage.

ca n'est qu'après que l'on peut parler de lois ou de rapport avec le transcendant.

les lois, les mitsvoth, vont exiger de l'homme….. d'être plus attentif au monde qui l'entoure.

 de prendre de la hauteur.

de s'interroger.( de ne pas manger sans se demander ce qu'il mange. comment il le mange. que cela signifie t-il , a chaque repas. la routine' enferme l'homme vers un esclavage sournois et plaisant.)

 les mitsvoth sont des invitations a être plus responsable et a voire les choses différemment.

celui qui dicte ces mitsvoth, dieu, doit rester insaisissable.

 c'est la condition ci -ne-quoi- non pour laisser l'homme face a l'infini,

  • face aux questionnements,

  • face a la recherche permanente de sens.

  • face a son humanité.

est ce que toutes ces précautions sont suffisantes? bien sur que non. l'idolâtrie est une activité assez  rependue, même parmi ceux qui la dénonce. mais c'est un combat incessant.et indispensable. c'est en tout cas, me semble t'il, celui de la Thorah.

  1. 3. le shabbat

la quatrième parole est le respect du shabbat. si dans le premier texte, inscrit sur les premières tables brisées, dans la Sidra Ytro, il est écrit

Zakhor et Yom hachabat,

 souviens toi du chabat ,

 ici, dans notre sidra, il est écrit

shamor et Yom hachabat

 respecte le jour du shabbat.

le premier, Zakhor, décrit le but ultime: se rappeler de chabat .

 savoir vivre le chabat comme un shabbat.

nos sages disent que cela concerne le lois positives du shabbat.

mais en fait il y en a très peu: le kidouch, des bons repas, cesser la course et le travail de la semaine. faire le point. prendre du recul, de la hauteur .

 mais cela est difficile a mettre en place .

c'est comme l'illusion de la liberté dont on a parlé tout a l'heure.

 on a besoin d'un cadre coercitif pour vivre cette liberté.

il a fallu donc ordonner une série d'interdits, pour  arriver a vivre le shabbat comme un shabbat:

 c'est le shamor, les lois négatives, les interdits. ils sont nombreux mais c'est la seule manière 'd'arriver a vivre le chabat ,comme le le Zakhor dans le premier texte, le demandait.

zahor  est le but.

 le shamor, le moyen indispensable pour 'y arriver!

he bien ,nous appliquons les deux !

et on chante dans le lécha Dodi du vendredi soir

שמור וזכור בדיבור אחד

 Zakhor et shamor font partie de la même parole!

autre différence entre les deux versions: la première, celle des premières tables, réfère le shabbat a la création du monde.

le second, dans notre Sidra, a la sortie d'Egypte.

le jour du chabat est l'occasion de faire le point. de ne pas être aliéné au monde de la productivité. c'est lui qui va donner du sens aux autres jours de la semaine. c'était ca l'idée du chabat a la création du monde: donner du sens a la création.

 hé bien la sortie d'Egypte c'est la même chose: sortir de l'aliénation et donner du sens a sa liberté.

c'est pour cela que dans le kidouch du vendredi soir, nous citons les deux versions ensemble:

זכר למעשה בראשית

זכר ליציאת מצרים

shabbat, en référence a la création du monde et en référence a la sortie d'Egypte.

  1. le respect des parents

un mot a propos de la 5ieme parole:

כבד את אביך ואת אמך למען יאריכון ימיך על האדמה..

respecte ton père et ta mère, a fin que tes jours s'allongent sur la terre

kaved, respecte, veut dire aussi sous-pèse.

 le respect des parents, les obligations que nous avons envers eux sont immenses. cela va de soit.

et pourtant, moise, a jugé utile,  de rajouter une petite phrase, par rapport au premier texte du décalogue: il rajoute,

ולמען ייטב לך

 "afin que cela te fasse du bien"

a priori, le respect des parents leur fait du bien, a eux. il peux aussi, secondairement etre plaisant de savoir que l'on fait du bien. mais moise semble ajouter une dimension plus égoïste:

 pour que tu puisses mieux vivre, toi,

sous-pèse le poids de ton père et de ta mère en toi. ce que ton père t'as apporté, ou pas,

 ce que ta mère t'as apporté , ou pas.

 tu est fait, en grande partie de l'apport de ces deux êtres, de ces deux pôles.

le texte ne parle pas de "parents" mais du père et de la mère.

 nous sommes fait de plusieurs composantes.

 il est bon, pour notre bien être de prendre conscience, de  sous-peser la part de chacun de ces composants en nous.

 il faut  respecter les contradictions qui me composent.

 l'amour et la rigueur,.

 le cœur et l'esprit.

le féminin et le masculin.

 il faut  prendre en compte, reconnaitre, sous peser , respecter,  la pluralités de ces composants pour que nos jours s'allongent, qu'ils prennent plus de sens.

5 /le vav

 

je voudrais enfin parler d'une petite lettre, le vav, c'est un bâton vertical tout simple: c'est une conjonction de coordination, placée au début d'un mot, pour dire "et"  e-t.

hé bien dans les cinq dernières paroles,

 il est rajouter a chaque fois.

 tu ne tueras pas et tu ne commettras pas d'adultère et tu ne voleras pas  etc..

 cette petite lettre n'existait pas dans la première version des dix paroles, de la Sidra  ytro.

la bas, il y avait écrit :"tu ne tueras pas. tu ne commettra pas d'adultère.

sans "et" .

 qu'est ce que moise a voulu expliciter ici, qu'on n'avait pas compris la première fois, en rajoutant ce vav?

 imaginons que l'on veuille respecter le commandement de ne pas tuer.

 si on le fait de manière entière, totale , jusqu'au bout. hé bien je ne peux plus tuer.. un ennemi qui vient me tuer.

 je ne peux pas tuer.. un moustique qui me pique.

 je ne peux pas tuer le  יצר הרע ce désir malsain de commettre par exemple..  l'adultère!

 donc, en faisant cela,  je transgresse le commandement qui suit!

 je transgresse le bon sens!

attention. il ya la un danger.

 prendre un commandement,  même un commandement  divin, et ne plus tenir compte de rien d'autre, c'est faux et dangereux.

 il faut savoir a chaque fois, qu'il existe d'autres impératifs, d'autre commandements, et agir en fonction d'une multitude de facteurs. c'est pour cela que moise écrit: tu ne tueras pas et tu ne commettra pas d'adultère et tu ne volera pas. toute la difficulté réside dans ce "et", ce vav, dans la responsabilité de l'homme face a tous les impératifs qui se trouvent devant lui.

si par exemple il écrit qu'il faut "briser les idoles" . et que je ne considère que cette loi,

 que  je veuille l'appliquer totalement, exclusivement.

 alors je rentre avec une hache au musée

 et je détruit tout ce qui s'y trouve!.

ce petit vav' cette conjonction rajouté devant les commandements me dis: tu dois toujours prendre en compte tous les commandements ensemble.

 y compris celui d'avoir du bon sens!

en fait moise s'adresse a la responsabilité de l'homme qui doit faire jouer sa liberté, son intelligence, et prendre en compte ceci mais aussi cela mais aussi cela.

en fait,  l'homme est ce vav,

ce trait vertical,

 debout, pas courbé, pas aveugle, responsable,

qui relie et tient   a bout de bras   ceci et cela. savoir mettre de l'ordre entre les impératifs, redéfinir devant chaque situation  l'ordre des priorités

 et être responsable de cette ordre.

 l'homme est ce vav,

 cette conjonction,  entre les contradictions,

 entre les différentes facettes de la réalité,

 les différentes facettes du dieu un.

 qui sait vivre le shabbat de la sortie d'egypte et a la fois celui de la création du monde.

celui qui respecte et son père et sa mère,

qui respecte les lois, parfois contradictoires,

 qui ne tombe pas dans une vision univoque et restrictive,

 bref un homme      qui combat l'idolâtrie!

merci

 

VAETHANAN

UN RÉSUMÉ DE LA SIDRA : Vaethanan

PAR MICHEL BENSOUSSAN

Pendant les derniers 36 jours de sa vie, Moshé continue de rappeler les grands moments passés dans le désert. Notre Sidra est consacrée au don de la Torah sur le mont Sinaï. Les dix commandements, le « Shema Israël » et les grands principes sont répétés. Moshé insiste sur le fait que le but est l'entrée en terre d'Israël. Les commandements ont tous les mêmes buts : que la vie en terre d'Israël prenne son sens, et rappeler aux générations à venir leur histoire, la raison de  leur appartenance à ce peuple, et à cette terre.

Première montée : Moshé avait supplié (« Vaethanan ») Dieu de le laisser entrer en Israël. Mais le refus était catégorique. Du mont Nébo où il mourra, à l'est du Jourdain il pourra voir toute la terre mais sans y entrer. C'est Josué qui conduira le peuple à la conquête. Moshé explique au peuple que c'est sa conduite morale qui déterminera sa capacité à vaincre ses ennemis et à vivre en Israël.

Deuxième montée : Les préceptes de la Torah sont la seule force d'Israël. Il devra se rappeler en permanence qui il est, et ce dont il a été témoin au mont Sinaï. C'est là que les Tables de la Loi ont été données et c'est là que Moshé a reçu tous les commandements qui devront être réalisés sur la terre d'Israël. Le danger sera toujours l'idolâtrie. L'idolâtrie sous toutes ses formes !! Dieu n'hésitera pas à renvoyer le peuple en exil, si au cours des générations ces principes sont oubliés.

Troisième montée : Six villes de refuge sont prévues pour accueillir les meurtriers par inadvertance : trois à l'ouest et trois à l'est du Jourdain. Comme l'Est est déjà conquis, c'est Moshé lui-même qui y  a installé les trois villes.

Quatrième montée : Ce qu'Israël a vu et entendu au mont Sinaï doit rester un témoignage vivant et traverser toutes les générations. Moshé reprend chacun des 10 commandements avec de très légers changements, pour les rendre encore plus accessibles. (Les commentateurs expliquent qu'il s'agit de la version des deuxièmes Tables, remises à Moshé à Yom kippour, les premières ayant été brisées lors de la faute du  veau d'or).

Cinquième montée : Moshé raconte ce qui s'est passé  au mont Sinaï, lors de la révélation de Dieu. Ce sont, en fait, les enfants d'Israël qui ont demandé à ce que Moshé leur transmette les paroles de Dieu car ils ne pouvaient les entendre directement et rester en vie.

Sixième montée : Elle débute par le texte du premier paragraphe de ce que l'on appelle « le Shema Israël » : la profession de foi récitée deux fois par jour. En Israël, on construira des maisons, des villes et on pourra y vivre dans le bonheur. Cependant ce même bonheur ne devra jamais faire oublier ce pour quoi on est là et les commandements de Dieu. Un autre danger nous guettera : l'assimilation aux mœurs idolâtres des peuples voisins.

Un autre texte bien connu est cité dans cette montée : la question d'un des quatre fils de la haggadah, le mécréant ! En effet, seule la génération des « olim hadashim » qui a connu l'exil sait l'importance des lois ancestrales et la précarité de la possession d'une terre à soi. Leurs enfants pourraient très vite rejeter la tradition. Il faudra donc sans cesse leur rappeler notre histoire pour qu'ils puissent apprécier et respecter les commandements.

Septième montée : En terre d'Israël, Dieu nous aidera à renvoyer les peuples idolâtres locaux. Il est interdit de les laisser sur place. Il est interdit de se lier à eux ou d'adopter leurs mœurs idolâtres. Dieu a choisi son peuple, non pas pour son grand nombre (au contraire il est le plus petit de tous !), mais pour son comportement moral, par amour et par fidélité à la promesse faite aux patriarches.