UN RÉSUMÉ DE LA SIDRA : Emor
PAR MICHEL BENSOUSSAN
La première partie de notre Sidra (les trois premières montées) traite des lois de pureté que devront respecter les Cohanim. La seconde (les trois montées suivantes) traite de toutes les fêtes juives.
Première montée : Un Cohen n'a pas le droit d'être en contact avec la mort, sauf dans le cas d'un très proche parent. Il ne peut se marier avec une femme divorcée. Le grand Cohen ne pourra, lui, se marier qu'avec une femme vierge.
Deuxième montée : Un Cohen infirme ne pourra pas servir au Temple. En cas d'impureté, il lui est interdit de pénétrer dans le Temple. Un Cohen impur n'a pas le droit de consommer la Térouma.
Troisième montée : Les animaux présentant des infirmités ne sont pas aptes à être sacrifiés. De même, un animal ne peut être sacrifié durant les sept premiers jours de sa vie.
Quatrième montée : Dieu dicte à Moché la liste des fêtes annuelles. Seul le jour de Shabbat est fixé par Dieu lui-même, une fois pour toutes : le septième jour de chaque semaine. En revanche les autres fêtes dépendent de la décision du grand tribunal (Sanhedrin) qui fixe, en fonction de critères très divers (les saisons, la visibilité de la lune, l'état des routes pour monter à Jérusalem,…) la date du premier jour du mois, et s'il y a lieu de repousser d'un mois le début de l'année ! Ces jours de fête fixés par un tribunal humain ont autant de valeur que le shabbat, lui, fixé par Dieu.
La première fête est Pessa'h. Elle a lieu le quinzième jour du premier mois (Nissan). Puis quarante-neuf jours sont comptés jusqu'à la seconde fête : Chavouot.
Cinquième montée : Le septième mois de l'année (Tichri) comprend, lui, trois fêtes : le premier du mois est le « jour du souvenir » (Roch Hachana). On y sonne du chofar. Le dix de ce même mois est Yom Kippour, jour du pardon de toutes les fautes.
Sixième montée : Le 15 du mois, c'est la fête de Souccot qui dure sept jours, puis un huitième jour de clôture (Chemini Atseret).
Septième montée : Chaque jour de l'année, la Ménorah doit être rallumée. Sur la table en or, face à elle, sont déposés chaque shabbat douze pains, qui seront consommés par les Cohanim la semaine suivante.
Un israélite (fils d'un Égyptien et d'une Israélite) s'est querellé et a blasphémé le nom de Dieu. Il est condamné à la lapidation !
Par Michel Bensoussan pour la radio kol israel en français 07-05-09
Pourquoi les cohanim n'ont pas le droit d'entrer dans un cimetière?
Pourquoi sont ils écartes de ce qui touche a la mort?
Toucher un mort, rend "tame" impur. Mais que veut dire au juste ce mot tame?
Une des déclinaisons possibles de la racine du mot "tame" est "atoum". Fermé. On se rappelle, pour ceux qui ont vécu la guerre d'Irak, des "heder atoum" des chambres isolantes, bouchées. La toumea ' l'impureté', serait donc la fermeture.
Qu'est-ce qui peut être fermé dans l'homme?
La parole, par exemple. Comme le titre de notre paracha.
Mais plus grave encore, ce qui peut se fermer chez un homme c'est son espoir, sa joie de vivre, l'envie d'entreprendre, son optimisme.
Lorsque dieu interdit a Adam de manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il lui prédit qu'au moment même ou il en mangera, il mourra. Or on voit que Adam en mange mais qu'il ne meure pas, en tout cas, pas tout de suite.
Que voulait dire dieu ' alors, en disant "tu mourras"? Pourquoi le fait de s'approprier de la connaissance tue? Le savoir n'est –il pas au contraire libérateur?
Nos sages expliquent que ce que l'homme a perdu en échange de la connaissance, c'est sa temimout. Sa naïveté, son insouciance, sa fraîcheur, son enthousiasme, sa joie de vivre.
Tout projet ' toute initiative' peut être démolie par quelqu'un qui vous dira " oui mais' a quoi bon, c'est difficile, c'est impossible, et de toute façon ça ne sert a rien, puisque ceci, puisque cela,… puisque de toute façon on va mourir! Et oui, l'argument de poids, celui contre lequel on a plus rien a dire c'est la mort. C'est vrai, tout le monde va mourir. Alors a quoi bon?
Voila, la connaissance, c'est très bien, mais ça peut aussi arrêter, boucher, les éléments de vie! Oui, en mangeant de l'arbre, l'idée de la mort, le pessimisme, les forces qui paralysent, qui attristent, qui arrêtent le cours de la vie sont entres chez l'homme.
Il faut donc, pour vivre, pour mieux vivre, insuffler sans arrêt chez l'homme de la temimout. Cet insouciance, cette naïveté, cette fraîcheur, comme une eau rafraîchissante (et dans tamim il y a "maim" l'eau).
La mort, et pas uniquement la mort biologique, mais la mort de l'âme, la mort dans l'âme, le pessimisme, la dépression, peuvent être contrebalance par la fraîcheur de la temimout. Tam, justement, est formé des mêmes lettres que "met"= mort. Mais a l'envers!
La fonction principale du Cohen c'est d'aider les hommes à mieux vivre. A leur insuffler de l'optimisme
C'est pour cela qu'il est protégé lui-même de tout ce qui pourra entamer son optimisme a lui. Des qu'il sera en contacte avec un élément négatif, "tame" "impur", c'est adire qui obstrue les canaux du flux de la vie, il faudra qu'il entreprenne un processus de débouchage des canaux, ce que l'on appelle la tahara, encore mal traduite par purification. Cela se fera Souvent d'ailleurs a l'aide de temps, de régénération, de resourcement, mais aussi a l'aide d'eau justement. L'eau de la temimout' l'eau de la vie.
Déclarer une personne "tame", ça n'est, ni une punition, ni même un reproche! C'est au contraire, l'aider a diagnostiquer en elle une fermeture, pour tout de suite, entamer un processus de ressourcement qui va l'aider a mieux vivre.
Chabat chalom